La genèse du roman Pantagruel de François Rabelais est on ne peut plus compliquée. En effet, en 1532 paraît un best-seller, Gargantua, qui va inspirer Rabelais et la même année paraîtra donc son Pantagruel à la foire de Lyon. Néanmoins, comme Pantagruel connaît un grand succès, l'éditeur commande à Rabelais une version plus longue. Il en fera deux, l'une en 1534 et l'autre en 1542. Le texte sur lequel nous allons nous pencher correspond à l'édition de 1542, nous nous intéresserons plus précisément au chapitre IV. Précédemment, Rabelais nous a relaté tout ce qui a précédé la naissance de Pantagruel et enfin sa naissance particulièrement comique. Dans le chapitre IV, l'auteur met en avant la force et l'appétit incroyable de Pantagruel enfant, avant de nous raconter la petite scène qui va nous intéresser, dans laquelle Pantagruel se délivre de son berceau.
[...] -Dans cette seconde phrase, l'action s'accélère, comme en témoigne la profusion des verbes d'action, l'attention du lecteur est donc captivée par la scène. Petit à petit, la corporalité devient plus forte (« bras », « piedz » deux fois) ce qui agit comme une préparation à l'éclat de rire et à l'apparition du grotesque, humour qui porte sur un rabaissement corporel. Le « souffle corporel » a toujours un caractère positif chez Rabelais, par exemple l'expression « trépigna tant des piedz » fait apparaître aux yeux du lecteur une image comique. La multiplication des précisions sur la « poste » du berceau a pour but de faire fonctionner la fiction puisque, pour Rabelais, c'est la multiplication des détails et leur précision qui font passer la fiction pour vraie. Enfin, l'image du géant cherchant à tous prix à rejoindre la terre est une allusion mythologique au géant Antée, de la première génération des Dieux. Il était invulnérable lorsqu'il touchait la terre, sa mère, mais s'étouffait lorsqu'on l'en détachait (...)
[...] Phrase à nouveau remplie d'hyperboles tous les officiers tant occupés festin qui préparent l'arrivée du grotesque. Une trace de comique savant prépare aussi au grotesque, il s'agit du latin macaronique a reculorum En effet, un terme macaronique s'apparente à un mélange de mots de différentes langues, avec des mots de registre vulgaire latinisés et travestis en burlesque. La nature positive du banquet est enfin mise en avant par le fait que tout le monde semble s'en occuper avec grand soin, des officiers aux princes Le narrateur interroge le lecteur directement par une interrogative directe, ce qui accroît l'effet de suspense et est la preuve d'un grand art du récit de la part de Rabelais puisque le lecteur étant impliqué directement dans l'histoire, il ne va être par la suite que plus attentif. [...]
[...] Ainsi, le fait que Pantagruel mette enfin pied à terre peut s'apparenter à une seconde naissance, à l'assurance de son invulnérabilité. Nous retrouvons l'opposition beaucoup utilisée entre le berceau et la grande puissance de Pantagruel. De même, l'image grotesque de la tortue qui monte contre une muraille entraîne l'excès joyeux. A nouveau, la multiplication des précisions sur la carracque a pour but de faire tenir la fiction droite aux yeux du lecteur spectateur. Notons qu'ici le corps se met en mouvement et entre dans son entière dimension grotesque par les images qu'il fait naître et les comparaisons qu'il entraîne. [...]
[...] Le souffle corporel a toujours un caractère positif chez Rabelais, par exemple l'expression trépigna tant des piedz fait apparaître aux yeux du lecteur une image comique. La multiplication des précisions sur la poste du berceau a pour but de faire fonctionner la fiction puisque, pour Rabelais, c'est la multiplication des détails et leur précision qui font passer la fiction pour vraie. Enfin, l'image du géant cherchant à tous prix à rejoindre la terre est une allusion mythologique au géant Antée, de la première génération des Dieux. [...]
[...] II Libération grotesque de Pantagruel : Le lecteur rentre ici dans le récit de l'action à proprement parler, nous le remarquons par la présence d'un verbe de mouvement rompre et la profusion des verbes au passé simple : essaya peut estoyent L'opposition inattendue entre les chaisnes et le berceau (objet que l'on utilise rarement avec des chaînes) créé un effet comique (nous pouvons ici nous reporter à l'illustration que si trouve sur la couverture du Pantagruel des éditions Points). De plus, la présence d'un géant, communément associé à la grandeur, dans un berceau, objet petit, créé un décalage comique. [...]
[...] Néanmoins, comme Pantagruel connaît un grand succès, l'éditeur commande à Rabelais une version plus longue. Il en fera deux, l'une en 1534 et l'autre en 1542. Le texte sur lequel nous allons nous pencher correspond à l'édition de 1542, nous nous intéresserons plus précisément au chapitre IV. Précédemment, Rabelais nous a relaté tout ce qui a précédé la naissance de Pantagruel et enfin sa naissance particulièrement comique. Dans le chapitre IV, l'auteur met en avant la force et l'appétit incroyable de Pantagruel enfant, avant de nous raconter la petite scène qui va nous intéresser, dans laquelle Pantagruel se délivre de son berceau. [...]
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