Les habitants de Thèbes, terrifiés par le malheur qui les frappe, se rendent devant le palais des Labdacides. Le prêtre qui parle en leur nom, supplie Œdipe, souverain de la ville, de trouver un remède à leur malheur, pour éviter de tous périr. Œdipe, conscient de leur espoir, de l'espoir qu'ils placent en lui, leur répond qu'il possède la solution. Il va dépêcher au sanctuaire de Pytha, son beau frère, pour qu'il apprenne d'Apollon, ce qu'il faut faire pour faire partir le malheur qui s'abat sur Thèbes. En effet, ce malheur a été envoyé par les Dieux, du fait d'un crime commis par le passé qui n'a pas été puni. Il y a ainsi l'apparition du thème de la fatalité, évoquée à travers les expressions « tourmente » ou encore « Peste maudite ».
[...] Commentaire du prologue d'Œdipe Roi, Sophocle Tout d'abord, il faut relever l'atmosphère tragique du prologue avec notamment des personnages frappés d'un grand malheur, et plus généralement la ville de Thèbes. C'est un malheur d'autant plus grand, effrayant qu'il n'est pas tout de suite nommé, comme si cela pouvait retarder le moment fatidique où le nom de la Peste serait &évoqué, qui de part sa majuscule, est personnifié, devient une divinité allégorique. L'atmosphère tragique transparaît de par l'utilisation du vocabulaire de la terreur et de la pitié, les deux émotions du tragique, avec notamment le champ lexical de la mort. [...]
[...] De plus, Œdipe est un excellent roi comme nous le prouve le prologue. Il s'adresse à son peuple par ces mots « enfants » ou bien « mes pauvres enfants ». L'utilisation du nom enfant nous prouve donc qu'il aime autant on peuple qu'un père aime ses enfants. De plus, l'adjectif possessif prouve que pour Œdipe le peuple lui appartient, c'est une manière possessive d'exprimer son amour, son affection pour celui-ci. Considérant son peuple comme sa progéniture, il ne peut qu'être sensible à leurs souffrances. [...]
[...] Mais cette fatalité ne provoque pas que la terreur chez le lecteur, elle suscite également la pitié, pitié pour ces pauvres habitants de Thèbes qui sont condamnés à périr si le crime commis plusieurs années auparavant n'est pas puni. Un personnage hors du commun est présent dans ce prologue : le roi Œdipe. Il a accompli des exploits, c'est un héros. Il a vaincu le Sphinx qui ravageait la cité. C'est un héros protégé par les dieux, bienfaiteur de l'humanité car il a sauvé des vies humaines, ce que le prêtre de Zeus lui rappelle avec gratitude « ne nous as-tu pas affranchis du tribut que levait sur nous le monstre aux énigmes ? [...]
[...] Mais il leur prouve qu'il n'est pas seulement un simple roi mais aussi un homme d'action puisqu'il a devancé leur supplication en allant dépêcher au sanctuaire de Pytha son beau-frère afin qu'il apprenne d'Apollon ce qu'il faut faire pour tirer son peuple du péril. Le malheur frappe un héros admirable, bienfaiteur de l'humanité. Les dieux et leurs oracles sont donc injustes mais il semblerait également que ce prologue démontre le fait que la monarchie ne peut assurer le bonheur de tous, du peuple, puisqu'elle ne dépend que d'un seul. Ce prologue annonce ainsi le discours pro-démocrate de Sophocle. [...]
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