Commentaire de Littérature sur un extrait du roman de Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves : l'épisode romanesque du vol d'un portrait de la princesse par M. de Nemours.
[...] - L'analyse psychologique est présente du début à la fin du passage ; c'est cette importance, à égalité avec le récit, qui fait parler de roman d'analyse. Plusieurs moyens sont employés par la romancière pour faire accéder à la psychologie des personnages : les focalisations et discours rapportés : la voix de la narratrice (l.1-2, le l.31) passe aussi par le point de vue interne, en faisant entendre les pensées des personnages : l.14-15 et 31-35 pour le duc de Nemours par exemple, la majorité du 5 pour Mme de Clèves, mais il est difficile de démêler le point de vue omniscient de l'interne, tant la narratrice donne l'impression d'avoir un accès facile aux consciences des personnages. [...]
[...] Le point de départ est une hypothèse qui est feinte Si . osé faire car, l.22, par litote il est clair que le duc sait qu'il a été vu par la princesse il n'était pas impossible que et on remarque que les deux fois, le scandale qu'est le vol du portrait est gommé par la relative indéfinie vu ce que ( ) A cette feinte succède une demande de mensonge, sans que personne soit dupe me laisser croire / ignorez Enfin, par une reprise du verbe oser, elle-même assez audacieuse de la part d'un voleur, le duc demande avec une délicate négation un davantage lourd de sens par tout ce que la princesse peut mettre dans cet adverbe vague. [...]
[...] de Nemours : il rencontra les yeux de Mme de Clèves qui étaient encore attachés sur lui preuve que la princesse s'est bien figée dans un présent dilaté. Il y a réflexivité par le biais du rideau, et par le biais du portrait : Mme de Clèves voit sa propre image être dérobée et le duc la voit à travers le rideau comme elle l'a vu. Ce dernier point montre bien l'importance du dispositif théâtral, qui ne saurait avoir qu'une seule fonction dramatique. [...]
[...] C'est peut- être la fin de l'art de l'ostentation, le baroque, car l'enquête intérieure dont va se charger le roman est promise à une très longue postérité. La Princesse de Clèves est donc un moment clé dans l'évolution du genre : il fonde le roman d'analyse dit à la française, et fait bel et bien partie du patrimoine culturel incontournable qui fait notre identité. Marie Stuart [1542-1587], épouse de François II (fils aîné d'Henri II et Catherine de Médicis), et fille de la reine d'Ecosse Marie de Guise [1515-1560]. Après-midi. Retoucher. [...]
[...] Et il se retira après ces paroles et n'attendit point sa réponse. Mme la Dauphine sortit pour s'aller promener, suivie de toutes les dames, et M. de Nemours alla se renfermer chez lui, ne pouvant soutenir en public la joie d'avoir un portrait de Mme de Clèves. Il sentait tout ce que la passion peut faire sentir de plus agréable ; il aimait la plus aimable personne de la Cour ; il s'en faisait aimer malgré elle, et il voyait dans toutes ses actions cette sorte de trouble et d'embarras que cause l'amour dans l'innocence de la première jeunesse. [...]
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