Commentaire "Automne malade", Apollinaire
Il s'agit du commentaire intégralement rédigé du poème "Automne malade" de Apollinaire. L'analyse s'attache à examiner avec exhaustivité les différents procédés qui rendent ce poème musical et créateur d'une nouvelle poétique. Surtout, le commentaire examine avec rigueur les procédés inhérents au genre poétique.
[...] Cette commisération à l'égard de l'automne tend à la personnifier, à lui conférer un élan de vie, un souffle humain pourtant en contradiction avec l'évocation de sa mort prochaine à cause d'une nature presque jalouse. Ainsi, la formule « Pauvre automne » du vers 5 sonne comme un souffle qui capterait l'affliction du poète, formule portée sur un ton élégiaque qui chante la perte à venir. Le poète est donc en symbiose avec une saison évanescente, évanescence à l'image de la création poétique, fugace, fugitive. [...]
[...] Nous verrons ainsi dans un premier temps que l'écriture musicale du poète érige l'automne en une saison foisonnante. Nous verrons en un second temps que le poète renouvelle un topos littéraire par une recréation poétique originale. I – Une écriture musicale: l'automne, saison foisonnante Dans ce signalé poème, Apollinaire célèbre l'automne, saison que l'hiver annihile par sa rigueur. Par un lyrisme sensuel et exacerbé et une musicalité disparate qu'insuffle la versification libre et émancipée, c'est l'émotion du poète qui se dessine. [...]
[...] Dans le poème « Automne malade » issu du recueil poétique Alcools, Apollinaire évoque le topos de l'automne, siège de la nostalgie et de l'affliction. Le poème se fait alors invocation, invocation qui célèbre les charmes d'une saison à l'image des sentiments qui pantèlent le poète. Alors, le lyrisme sensuel fait du poème une célébration d'un amour perdu, fugace, évanescent. Cette célébration est d'autant plus ambivalente qu'elle est élégiaque, annonçant la mort prochaine de l'automne. Comment le poète crée-t-il une nouvelle vision de l'automne et de la nostalgie qui lui est afférente? [...]
[...] Enfin, l'évocation du « train/Qui roule » sonne comme la fin du songe poétique, un retour à la réalité prosaïque après la convocation de l'imaginaire poétique, retour loin des « vergers » et des « lisières lointaines ». Éléments de conclusion: L'écriture musicale du poète cristallise la richesse de l'automne, métaphore de la nostalgie discrète qui suggère l'affliction du poète. L'évocation romantique de l'automne est pour le poète un moyen de dépeindre ses déceptions amoureuses et l'inhumation de souvenirs douloureux. La liberté du vers dit alors l'inclination du poète. Cette célébration rappelle le poème « L'automne » de Lamartine, dans lequel il dépeint les charmes envoûtants de la saison. [...]
[...] Automne, hiver . > Ce délitement annoncé qui émaille le poème est corrélatif au primat de l'hiver à venir. Ainsi le poème est gouverné par une antithèse qui oppose et met en scène l'affrontement de l'hiver et de l'automne. Ce que confirme par ailleurs le lexique laudatif attribué à l'automne, en témoigne les termes « richesse » et « fruits mûrs », qui disent en substance combien l'automne est une saison de vie, de prodigalité, de fertilité, cependant que l'hiver est assimilé à une bête spoliatrice de vie, presque menaçante. [...]
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