Fin de partie est une pièce absurde, écrite par Samuel Beckett, auteur du 20e siècle. Toute cette œuvre met en scène le temps qui passe et en porte les marques de plusieurs manières.
Ainsi, il est possible de se demander de quelles façons le temps a changé, aliéné et déshumanisé les personnages de la pièce, comme quels procédés a utilisé Samuel Beckett pour que le spectateur ou le lecteur ressente le poids du temps ou de quelle manière l'auteur traduit-il l'angoisse de vivre dans un monde dénué de sens ?
[...] Il est mis en valeur que Nous aussi on était jolis n'est vraiment plus d'actualité et appartient à un temps révolu et regretté. De plus, l'utilisation du mot autrefois marque la rupture entre le passé et le présent. A la page on peut lire : Hamm.-Tu ne m'aime pas. Clov.- Non. Hamm.-Autrefois tu m'aimais. Clov.- Autrefois ! A travers la mort de l'amour le passé est ici idéalisé et le présent dévalorisé. Dans Fin de partie on ne trouve indication ni d'époque, ni de saison, ni de mois ou de jour. [...]
[...] Ils ne sont pas certains de vouloir finir et de ce fait allongent le temps par différents procédés qui nous font ressentir son poids. Les personnages n'arrivant pas à comprendre ce monde et à le changer on a une impression de platitude. Le spectateur ou le lecteur est en suspend, pendu au texte, attendant l'action. Le thème de l'attente et implicitement du temps est relativement présent dans l'œuvre de Samuel Beckett. Si dans Fin de partie les personnages attendent la fin, dans une autre pièce de cet auteur, En attendant Godot, les personnages attendent quelqu'un. [...]
[...] La fin choisie par Samuel Beckett renforce la structure cyclique. Comme le dit Hamm à la page 89 : La fin est dans le commencement Le début de la pièce démarre comme une fin de pièce et sa fin rejoue son début. Hamm a son mouchoir taché sur le visage au début de la pièce. A la fin de la pièce il le remet sur son visage et revient de cette manière à sa position de départ. Les personnages affirment qu'ils vont finir, Clov affirme qu'il va partir, et pourtant ils ne le font pas concrètement. [...]
[...] C'était parce que je me sentais heureuse est une phrase prononcée par Nell à la page 34. L'utilisation de l'imparfait met en opposition son état d'esprit passé à son état d'esprit présent. Par la suite Nagg veut raconter l'histoire drôle du tailleur à Nell. Cette histoire la faisait beaucoup rire par le passé, mais ne le fait plus à présent. La didascalie suivant le récit le souligne : Un temps. Il fixe Nell restée impassible, les yeux dans le vague, part d'un rire forcé et aigu, le coupe, avance la tête vers Nell, lance de nouveau son rire. [...]
[...] La définition du mot fin donné par le dictionnaire Larousse 1995 est le moment où se termine quelque chose, une extrémité, un arrêt, une cessation. Ce mot peut aussi être associé à la mort. Par exemple, on utilise l'expression être proche de la fin pour désigner le fait qu'une personne approche de sa mort. Quant au mot partie la même source indique dans un sens littéraire, une résolution, une décision ou une solution. On peut supposer que le mot partie est utilisé par Samuel Beckett pour parler d'une partie de jeu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture