[...] A. Un cadre fastueux
? Matières nobles : « cloches d'argent » (l.2-3), « cristaux à facettes » (l.3), « porcelaine » (l.8), « cuivre » (l.10)
? Mets raffinés et onéreux : « truffes » (l.2), « homards » (l.6), « cailles » (l.7), « vin de Champagne » (l.22), « grenades » (l.23), « ananas » (l.23)
? Dimensions grandioses : « allongeaient » (l.2), « sur toute la longueur de la table » (l.4), « les assiettes à large bordure » (l.4), « les pattes rouges des homards dépassaient » (l.6), « de gros fruits (...) s'étageaient » (l.6), « le grand poêle » (l.9)
? Un lieu aux dimensions imposantes comme le suggèrent les évocations successives de la salle du dîner, des « chambres » dans lesquelles les dames se préparent et de la salle de bal en bas de l'escalier.
[...] - Le regard d'Emma s'attarde assez longuement sur le maître d'hôtel et la comparaison à « un juge » témoigne d'une fascination un peu déplacée pour un domestique. Qui plus est, la tenue vestimentaire de ce personnage est en retard par rapport à la mode du moment (le jabot est démodé à la fin du XIXème siècle : il est remplacé par la cravate).
- Le duc de Laverdière est aussi associé au passé, comme en témoigne le champ lexical de la vieillesse : « un vieillard » (l.13), « le vieux duc » (l.15), « l'ancien favori » (l.15), « ce vieil homme » (l.19). L'utilisation du plus-que-parfait montre aussi que ce personnage appartient au passé : « avait été » (l.16), « il avait mené une vie » (l.16), « avait dévoré » (l.17), « il avait vécu » (l.20). Enfin, la « petite queue » (l.14) qu'il porte est une coiffure typique du XVIIIème siècle. (...)
[...] Une ambiance solennelle est suggérée par la comparaison du maître d'hôtel à un juge : grave comme un juge, le maître d'hôtel La présence de la statue au drapé antique qui préside au repas accroît le caractère exceptionnel du moment. Les phrases 2 et 3 adoptent un style périodique qui met en avant, par les accumulations, l'abondance des richesses étalées. B. Un milieu noble Un personnel assez abondant : présence d'un maître d'hôtel (l.8) et d'un domestique (l.18) Des invités nombreux : la salle pleine de monde. [...]
[...] Tous ses sens sont en éveil : o Toucher : Emma se sentit, en entrant, enveloppée par un air chaud (l.1). Le lexique de la chaleur souligne le bien-être d'Emma qui se sent comme dans un cocon (connotations mélioratives du participe passé enveloppée ; la phrase Emma frissonna de toute sa peau en sentant ce froid dans sa bouche. (l.22-23) met en lumière l'éveil de la sensualité d'Emma (frisson, peau, bouche). o Odorat : mélange du parfum des fleurs et du beau linge, du fumet des viandes et de l'odeur des truffes (l.1-2) o Vue : scintillement : Les bougies des candélabres allongeaient des flammes se renvoyaient des rayons pâles (l.3) : évocation de couleurs : pattes rouges des homards cravate blanche ruban noir (l.14) o Goût : en sentant ce froid dans sa bouche (l.22), mangé d'ananas (l.23) o Ouïe : On entendit une ritournelle de violon et les sons d'un cor. [...]
[...] Il a attribué au narrateur les pensées du personnage et en a ainsi conclu que le roman faisait l'apologie de l'adultère, sans comprendre la distance ironique entre Flaubert et son personnage féminin. B. Le décalage entre Emma et Charles et le reste des invités La seule indication sur le physique de Charles souligne le ridicule de sa tenue : Le pantalon de Charles le serrait au ventre. (l.27- 28) Par ailleurs, sa réplique Les sous-pieds vont me gêner pour danser. [...]
[...] Il marchait de long en large, attendant qu'Emma fût habillée. Il la voyait par derrière, dans la glace, entre deux flambeaux. Ses yeux noirs semblaient plus noirs. Ses bandeaux11, doucement bombés vers les oreilles, luisaient d'un éclat bleu ; une rose à son chignon tremblait sur une tige mobile, avec des gouttes d'eau factices au bout de ses feuilles. Elle avait une robe de safran pâle, relevée par trois bouquets de roses pompon mêlées de verdure. Charles vint l'embrasser sur l'épaule. Laisse-moi ! dit-elle, tu me chiffonnes. [...]
[...] Madame Bovary remarqua que plusieurs dames n'avaient pas mis leurs gants dans leur verre3. Cependant, au haut bout4 de la table, seul parmi toutes ces femmes, courbé sur son assiette remplie, et la serviette nouée dans le dos comme un enfant, un vieillard mangeait, laissant tomber de sa bouche des gouttes de sauce. Il avait les yeux éraillés5 et portait une petite queue6 enroulée d'un ruban noir. C'était le beau-père du marquis, le vieux duc de Laverdière, l'ancien favori7 du comte d'Artois, dans le temps des parties de chasse au Vaudreuil, chez le marquis de Conflans, et qui avait été, disait-on, l'amant de la reine Marie-Antoinette entre MM. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture