Commentaire linéaire d'un passage du chapitre 3 des lignes 1 à 52 de l'oeuvre biographique de Stendhal, La vie d'Henry Brulard.Problématique : Comment Stendhal à travers les événements passés, liés à l'injustice, a voulu nous montrer les choix politiques de l'homme qu'il est devenu ?Plan : des lignes 1 à 21 "La quête de la sincérité à travers des souvenirs enfantins'' / des lignes 22 à 39 “De l'injustice personnel à la révolte politique" / des lignes 40 à 52 “Des modèles de justice et de tolérance'
[...] Cette isotopie rappel une certaine sécurité pour l'enfant, celle d'être au sein d'un cocon familial. En revanche le fait qu'il finisse avec le nom "couteau" peut résulter de la métaphore d'un décalage qu'à Stendhal avec sa famille qu'il déteste. Famille qu'il nous présente, car en effet se sont souvent les premiers souvenirs d'un individu. Séraphie, sa tante et son grand-père Henry Gagnon. Sans grande description nous pouvons y ajouter la voisine Mme Chenevaz. Ce deuxième souvenir au allure d'homicide involontaire a les mêmes caractéristiques que son premier souvenir précédant notre extrait. [...]
[...] Ce que Mme Chenevaz, Séraphie et le reste de la famille ont pris pour une volontée délibérée n'est que maladresse. Si Stendhal ne semble pas insister sur son innocence et n'y revient pas, c'est sans doute pour définir le motif récurrent qui est son côté assassin grandissant lors de l'exécution de Louis XVI suscitant l'excitation du jeune Henri. A la suite nous pouvons voir à la ligne 12 une allusion à Joseph de Villèle, comte de Villèle, homme politique [HYPERLINK: https://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_politique] français [HYPERLINK: https://fr.wikipedia.org/wiki/France] qui exerça entre autres les fonctions de président du Conseil des ministres entre 1821 [HYPERLINK: https://fr.wikipedia.org/wiki/1821] et 1828 [HYPERLINK: https://fr.wikipedia.org/wiki/1828], "l'un des trois cents" (l.12) de M de Villèle peut correspondre aux Député de la cours royales de Grenoble, auxquels Candide Chenevaz s'était rallié au début de la Restauration, aux royalistes les plus exaltés, et ce fut avec l'appui de l'administration qu'il fut élu député, le 25 février 1824. [...]
[...] L'enthousiasme de commencer cette auto-analyse est rapidement tempéré par le souci d'avoir à employer la première personne. D'emblée, et comme à de nombreuses reprises par la suite, Stendhal s'inquiète de savoir quel est le lecteur qui pourrait s'intéresser à une œuvre trop personnelle, entièrement ponctuée de « je » et de « moi ». C'est la raison pour laquelle il essaiera par la suite de nous renvoyer à des sensations qui ont un aspect profondément visuel avec un caractère photographique de l'image qui s'exprime par des descriptions massives de tout le champ visuel allant des décors aux personnages. [...]
[...] Il utilise cette fois un adjectif encore plus fort "rare" comme si le fait d'entrer dans ce bureau, était comme entrer dans un lieu sacré. Cet adjectif renforce l'admiration que Stendhal à pour "M. Henri Gagnon". Pour Stendhal, son triangle originel est composé de sa mère, de son grand-père et de lui, fruit de cette association. A la ligne 44 Stendhal réemploie des expressions pouvant être utilisées par un enfant avec "Gros comme le poing" Il utilise la comparaison ici pour décrire la grosseur d'un objet qui ici définit le buste de Voltaire. [...]
[...] La figure paternelle est complètement effacée par une haine dévorante des actions de son père par rapport à lui. Aux lignes 37 à 39 Ainsi, il livre en toute honnêteté ses sentiments les plus cruels à l'égard de son père et de sa tante Séraphie, qui ont hanté son enfance comme de mauvais démons, et il avoue ici ses accès de vanité, encore sensibles dans le présent de l'écriture. S'il cherche à être vrai, Stendhal ne prétend pas atteindre la vérité pure, mais bien plutôt la façon dont il a vécu les différents événements qu'il nous raconte, c'est pour cela que parfois nous pouvons douter de l'auteur, entre les souvenirs qu'il transcrit et ce qu'il s'est réellement passé. [...]
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