Commentaire linéaire d'un extrait du chapitre 10 d'Une vie, de Maupassant

Résumé du document

Maupassant, écrivain naturaliste, tente de peindre la société du XIXe siècle et c'est à travers le personnage de Jeanne, une aristocrate dont l'on suit l'évolution de ses 17 ans jusqu'à sa vieillesse, qu'il le fait dans le roman Une Vie. Dans le chapitre 10, le fils unique de Jeanne, Paul, tombe malade et elle est traumatisée par l'idée que celui-ci peut mourir.

L'envie d'avoir un deuxième enfant surgit, mais vivant séparée de son mari, Julien depuis plusieurs années, elle demande au prêtre du village d'amener ce dernier à partager de nouveau son lit.
Huit jours après la discussion avec le curé a lieu la réconciliation de Jeanne et Julien. Maupassant, dans cet extrait à dominance narrative, met en scène deux personnages qui ne se comprennent pas, reprenant ici le motif de la confusion sur laquelle se sont liées leurs vies. Dans quelle mesure cette réconciliation n'est-elle que superficielle ?

Extraits

[...] De plus, Julien à chaque nouveau pas vers elle la rend plus malheureuse. Ainsi, lorsqu'il dit "Moi, je ne demande pas mieux, je craignais de te déplaire", Jeanne doit contenir ses sentiments de dégoût et d'humiliation. On remarque l'anaphore du verbe "se sentir" avec Jeanne comme sujet, qui introduit les sensations accablant Jeanne qui ne trouve aucun réconfort dans ses souvenirs. Au contraire, ils l'attristent car elle se rend compte de ce qu'elle a perdu : sa mère est morte, son mari s'est révélé être un séducteur incorrigible avec lequel elle ne veut plus rien avoir à faire mais dont elle a pourtant besoin pour avoir ce qu'elle désire. [...]

[...] Cet extrait du chapitre X apporte donc l'espoir qu'avec la naissance d'un deuxième enfant, Jeanne soit heureuse. Il est aussi possible d'imaginer que ce passage installe la nature égoïste des rapports que les époux entretiendront. Cependant, il n'est en fait qu'un trompe-l'œil car avant même d'aborder le chapitre 11, Julien meurt et Jeanne accouche d'un enfant mort. Dans cet extrait, Maupassant crée donc de quoi asséner à Jeanne une nouvelle désillusion qui va s'inscrire dans la longue liste de celles qu'elle a déjà subies et celles qui lui restent à endurer, la menant progressivement vers la déchéance. [...]

[...] Son sourire n'est qu'un "pli souriant des lèvres" qui se dessine chez lui lorsqu'il se moque de quelque chose. Sa galanterie ne paraît pas ironique à Jeanne mais le narrateur omniscient qui prend en charge la diégèse dans cet extrait, souligne pourtant qu'elle l'est, de manière "imperceptible". De même, lorsque Julien dit à sa femme "il paraît que nous sommes raccommodés", il se moque du fait que Jeanne ait eu besoin de l'intercession du curé pour le ramener vers elle et l'expression "il paraît" en témoigne. [...]

[...] Commentaire linéaire d'un extrait du chapitre 10 d'Une Vie, de Maupassant Maupassant, écrivain naturaliste, tente de peindre la société du XIXe siècle et c'est à travers le personnage de Jeanne, une aristocrate dont l'on suit l'évolution de ses 17 ans jusqu'à sa vieillesse, qu'il le fait dans le roman Une Vie. Dans le chapitre 10, le fils unique de Jeanne, Paul, tombe malade et elle est traumatisée par l'idée que celui-ci peut mourir. L'envie d'avoir un deuxième enfant surgit, mais vivant séparée de son mari, Julien depuis plusieurs années, elle demande au prêtre du village d'amener ce dernier à partager de nouveau son lit. [...]

[...] L'époux tente donc d'une manière galante teintée d'ironie de se rapprocher de sa femme. Il use de son sourire, agit envers elle tel un séducteur, la regardant comme un nouvel objet de désir et chuchotant même à son oreille. Le dîner semble se dérouler dans le silence, Julien ne jouant que des expressions de son visage et de ses attentions envers Jeanne. Maupassant fait l'ellipse de tout ce qui ne concerne pas la stratégie de Julien, on passe ainsi en une phrase du dîner à la promenade dans l'allée de petite mère où les paroles de Julien viennent briser le silence qui semblait régner et annoncent clairement qu'il a écouté le prêtre et est prêt à se réconcilier avec Jeanne. [...]