- après avoir demandé un rendez-vous avec Me Derville à ses clercs, le colonel Chabert revient à l'étude de l'avocat à une heure du matin ;
- dans cet extrait, il conte ses mésaventures après la bataille d'Eylan ;
Problématique : comment, à travers le regard du colonel, Balzac dévoile-t-il la résurrection du personnage, victime de la guerre ?
[...] - champ lexical du raisonnement : "établir les faits", "expliquer", ", circonstances", "hypothèses", "détail" : le lecteur comprend d'emblée que le personnage cherche à convaincre son interlocuteur de la véridicité de son récit ;
- évocation de dates et de lieux précis : "1814, "Stuttgart" : Chabert cherche à situer son récit dans un cadre spatio-temporel contemporain et à donner à son récit un aspect réaliste ;
[...] - description assez précise des morts : ils poussent des "gémissements" (probablement, il y en a d'autres qui sont vivants) ; ils sont en décomposition ("fumier humain" : métaphore dévalorisante) ; ils sont enterrés dans le désordre, souvent même déchiquetés ("un bras qui en tenait à rien") : ambiance sinistre
terrifiante ;
- tout cela affecte profondément Chabert (...)
[...] ) homme"." Conclusion : - en mélangeant fantastique et réalisme, Balzac traduit une ambiance sinistre à travers un récit aux allures véridiques ; - peu de considération pour la vie humaine : annonce la suite de la tentative du colonel Chabert de recouvrer ses droits. [...]
[...] - il introduit un explication ; - il utilise des comparaisons claires pour son interlocuteur : "comme des capucins de cartes", "un angle semblable à celui de deux cartes" : il se place au niveau de l'autre pour rendre son propre discours et son raisonnement compréhensibles pour tous ; Un locuteur digne de confiance ; - il est conscient de l'aspect invraisemblable de son discours et prend des précautions vis-à-vis de son interlocuteur : "Laissez-moi d'abord vous établir les faits, vous expliquer plutôt comment ils ont du se passer que comment ils sont arrivés." - se réfère au "Père Eternel": il est un homme de foi mais pas hypocrite, ni fanatique : il évoque Dieu pour asseoir son raisonnement ; - point de vue interne : présence de je et pourtant pas de subjectivité : il inspire la confiance car il est le témoin de ce qu'il raconte ; 2 Une histoire cauchemardesque ; L'esprit fantastique ; - la nature évoque des événements s'étant déroulés après sa "mort" : "je n'ai jamais pu connaître que postérieurement à l'événement qu'il faut bien appeler ma mort." ; il s'agit d'une situation étrange et bien plausible à la fois ce qui inspire l'inquiétude propre au genre fantastique, selon Todorov ; PDF Creator - PDF4Free v 2.0 http://www.pdf4free.com - il a recours au pronom personnel "nous" en parlant des morts, ce qui lui donne le statut d'un personnage fantastique de "mort-vivant" ; - le colonel Chabert est victime d'une pathologie médicale rare et étrange, "une crise analogue à une maladie" qui n'a pas de nom en soi mais qui, pourtant, est similaire à la catalepsie, médicalement connue : ainsi, il se situe à la limite entre l'explicable et l'inexplicable, d'où le fantastique ; Un vécu sinistre ; - l'une des premières sensations éprouvées par le colonel est le confinement causé par l'étroitesse du lieu : "Je voulus me mouvoir et je ne trouvai pas d'espace" (sensation éprouvée lors d'un cauchemar) ; par le manque d'air qualifié de "méphitique" ; par l'absence de lumière : "En ouvrant les yeux, je ne vis rien" (ici, le gérondif apporte plus de vivacité à l'action que l'usage de Quand) ; pas d'espace, pas d'air, pas de lumière : angoisse, cauchemar ; - description assez précise des morts : ils poussent des "gémissements" (probablement, il y en a d'autres qui sont vivants) ; ils sont en décomposition ("fumier humain" : métaphore dévalorisante) ; ils sont enterrés dans le désordre, souvent même déchiquetés bras qui en tenait à rien") : ambiance sinistre terrifiante ; - tout cela affecte profondément Chabert : "Quoi que la mémoire ( . ) soupirs étouffés" : rythme ternaire montrant qu'en dépit de sa conscience brouillée, le personnage s'est bien rendu compte de l'aspect horrible de la situation ce qui accentue son aspect sinistre ; Une critique des horreurs de la guerre ; - pas de distinction entre les hommes et les animaux : "j'avais été sans doute couvert par le corps de mon cheval", "Par bonheur, mon sang, celui de mes camarades ou la peau meurtrie de mon cheval ( . [...]
[...] Balzac, Le colonel Chabert, “Laissez-moi d'abord ( ) champignon” Plan détaillé de commentaire compose d'André Iliev, enseignant à l'Ecole Franco-Américaine de Chicago Introduction - après avoir demandé un rendez-vous avec Me Derville à ses clercs, le colonel Chabert revient à l'étude de l'avocat à une heure du matin ; - dans cet extrait, il conte ses mésaventures après la bataille d'Eylan ; Problématique : comment, à travers le regard du colonel, Balzac dévoilet-il la résurrection du personnage, victime de la guerre ? [...]
[...] ) m'avait, en coagulant, comme enduit d'un emplâtre naturel" : hommes et animaux subissent les méfaits de la guerre de la même façon : déshumanisation de la guerre ; - aucun respect pour les héros : "vous sentez bien que ce n'était pas le moment ( . ) Bref." : dénonciation de l'hypocrisie des militaires et des Hommes d'Etat qui utilisent la guerre à des fins politiques ; PDF Creator - PDF4Free v 2.0 http://www.pdf4free.com - métaphore du "fumier humain" : dévalorisation et insistance sur l'absence de valeur de la vie au front ; - critique de la superstition qui prend le dessus sur la raison et la compassion : "ces sacrés Allemands se sauvaient ( . [...]
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