« Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route » affirme le narrateur du Rouge et le Noir, qui définit ainsi le projet réaliste de l'écriture stendhalienne.
Ecrit par Stendhal en 1830, le Rouge et le Noir s'attache à suivre le parcours de la province à Paris de Julien Sorel.
L'histoire débute à Verrières qui, dans l'incipit, fait l'objet d'une description. Comment le lecteur est-il plongé dans un réalisme saisissant ? Au tableau aux lignes précises de la petite ville se superpose l'activité mouvante et laborieuse d'une fabrique de clous dont le propriétaire, qui fait l'objet d'un portrait, est le véritable enjeu de cet incipit.
[...] Cette industrie est remplacée dans un contexte historique précis. Le passé militaire de la ville est évoqué par les fortifications bâties jadis par les Espagnols mais l'adverbe jadis le relègue dans le lointain. En effet au XVII la Franche-Comté est annexée au Royaume d'Espagne et est au cœur de la guerre de Trente Ans. Le moment de l'histoire est celui du moment de la narration. La chute de Napoléon qui date de 1814 par rapport à la date d'écriture du roman 1830 est très proche. [...]
[...] Derrière le narrateur se cache l'ironie stendhalienne. Le narrateur est externe et la narration semble elle aussi en apparence externe. Pourtant se glissent à chaque phrase les marques du jugement de l'auteur, de manière subtile. Le contraste entre la petite ville et le grand personnage suffit à montrer l'arrogance du personnage, mais aussi sa vanité. M. de Rênal n'est important que dans la grande rue La modalisation systématique autour du portrait minimise les quelques appréciations positives à l'air une centaine cette sorte de qui peut encore se rencontrer je ne sais quoi L'art de la formule satirique éclaire le lecteur sur la volonté de Stendhal de se moquer de ce bourgeois de province qui se croit important. [...]
[...] Commentaire de l'incipit (chapitre du roman le Rouge et le Noir de Stendhal Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route affirment le narrateur du Rouge et le Noir, qui définit ainsi le projet réaliste de l'écriture stendhalienne. Écrits par Stendhal en 1830, le Rouge et le Noir s'attache à suivre le parcours de la province à Paris de Julien Sorel. L'histoire débute à Verrières qui, dans l'incipit, fait l'objet d'une description. Comment le lecteur est-il plongé dans un réalisme saisissant ? [...]
[...] La seule couleur évoquée, le gris, et l'âge, autour de la cinquantaine, font de M. de Rênal un stéréotype du notable de province. Le caractère donne lieu à des appréciations péjoratives contentement de soi, suffisance, borné, peu inventif L'utilisation presque sous forme de jeu de mots entre borné et il se borne rend compte de la mesquinerie du personnage. Le portrait de M. de Rênal fait l'objet d'une satire. L'ironie perceptible dès le début du texte est l'indice que cette première page donne la tonalité de l'ensemble du roman. [...]
[...] Le gigantisme est souligné dans la phrase chacun de ces marteaux fabrique, chaque jour, je ne sais combien de milliers de clous L'emploi de deux adjectifs indéfinis au singulier et du numéral millier donne l'idée de l'abondance de la fabrication. Le narrateur crée la surprise en opposant à la lourdeur de la machine la description des ouvrières jeunes filles fraîches et jolies et la petitesse des objets soumis au poids de la machine petits morceaux de fer Est-ce pour faire sentir le risque possible d'un accident ? Est-ce au contraire pour dire au lecteur qu'il ne faut pas avoir peur de l'industrialisation qui se développe au temps de la monarchie de juillet ? [...]
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