Commentaire de Français sur l'incipit de Bel-Ami de Maupassant (extrait étudié inclus) : de "Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant" à "il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires".
[...] Cette ouverture sur les préoccupations financières de Georges Duroy est liée à des dépenses de nourriture avec le champ lexical des repas : restaurant diners sans déjeuner», repas du matin deux collations c'était là sa grande dépense Ce début est donc symbolique : le personnage a faim physiquement et mentalement, de façon concrète et métaphorique. Le deuxième thème important de cet incipit et qui est présent dans le titre est celui des femmes. C'est par les femmes que Georges Duroy va monter dans la hiérarchie sociale. Dans ce passage, dès le 2ème paragraphe il jette sur les femmes un regard de rapace mis en valeur avec la comparaison : un de ces regards comme des coups d'épervier Il a faim aussi de femmes. [...]
[...] D'autre part Notre-Dame-de-Lorette est, à l'époque (XIXe siècle) un quartier où se trouvent de nombreuses femmes aux mœurs légères, des Lorettes, des courtisanes C'est un quartier populaire qui place le début de l'œuvre dans l'atmosphère réaliste des années 1880 avec les termes bock collations pain saucisson Le texte ne comporte pas l'indication de l'année. La phrase on était au 28 juin est cependant importante. Le pronom indéfini on crée un climat de complicité avec le lecteur qui se trouve entraîné dans une action située au début de l'été 1880. Le mois juin indique, précise la saison, le début de l'été qui coïncide avec le début du roman, le début de la nouvelle vie de Georges Duroy. [...]
[...] Un portrait en mouvement 3 Le portrait physique 3 II. Le début d'un récit réaliste 4 Le cadre spatio-temporel 4 La thématique du récit 5 Conclusion 5 Introduction : Le roman de Maupassant - Bel-Ami - publié en 1885, est un roman de mœurs corrosif, un tableau critique de la société française des années 1880. Bel-Ami, c'est l'histoire d'une ascension sociale fulgurante, celle de Georges Duroy, fils de paysans normands, ancien sous-officier des hussards, qui se désespère de mener une vie misérable de petit employé (lorsqu'il rencontre, par hasard, sur le boulevard, Forestier, un ancien compagnon de régiment qui le fait entrer au journal La Vie Française, dans laquelle il est rédacteur politique). [...]
[...] Texte étudié : L'incipit Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier. Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe. [...]
[...] Il marchait ainsi qu'au temps où il portait l'uniforme des hussards, la poitrine bombée, les jambes un peu entrouvertes comme s'il venait de descendre de cheval; et il avançait brutalement dans la rue pleine de monde, heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger de sa route. Il inclinait légèrement sur l'oreille son chapeau à haute forme assez défraîchi, et battait le pavé de son talon. Il avait l'air de toujours défier quelqu'un, les passants, les maisons, la ville entière, par chic de beau soldat tombé dans le civil. [...]
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