[...] Dans ce passage, les personnages sont dans la cabine de l'avion. Alors que dehors la lune éclaire la nuit, ils entendent des bruits et imaginent ce qui va leur arriver. En effet, ils sont recherchés par l'armée de l'air mais aussi par des guérilleros dont ils craignent les pires exactions. Comment l'auteur met-il en scène les relations des personnages en situation extrême ? Nous verrons tout d'abord ce qui les sépare puis ce qui les unit.
[...] Deux conversations parallèles
L'une se développe entre Bess et Nan (l-1/7) puis Jack (l-15/17 et 41/42) : les seconds essaient d'expliquer à la première que les bruits entendus proviennent du vent « le vent » (l- 4) « le vent seulement » (l-16) « soufflant par rafales » (l-17). L'autre conversation entre Ed et Dick consiste à évaluer le prix de la rançon « dix millions » (l-9) « voire même quinze » (l-13) « de dollars » (l-11), chiffre répété à la ligne 55. Ce sont des hommes d'affaires qui évaluent le prix réclamé pour leur liberté. Ils envisagent donc la situation avec leur esprit porté sur la finance. Ed ancre la situation dans le réel en faisant référence à « Pinochet » (l-45), le dictateur chilien.
Leurs répliques sont entrecoupées par leur analyse de l'imminence du danger : « le vent » (l-4) puis « les pas » (l-6), « un crissement » (l-7), les « rafales » (l-17) sont des supputations alors que plus loin dans le passage, le présent d'énonciation rapproche et humanise le danger « j'entends les pas » (l-69), « un murmure de voix » (l-71). (...)
[...] l'évasion par l'humour Jack et Vinaver - choisissent l'humour noir face à la peur collective. Lorsque Sue déclare non sans humour elle-même aux hommes ils arrachent la queue Jack réplique aussitôt et les oreilles comme une référence à la chanson enfantine alouette, gentille alouette De même, à la fin de l'extrait, à Nan prête à tout pour abréger l'attente, il se déclare ironiquement prêt pour les recevoir disposé à en découdre. L'humour est aussi présent chez les autres personnages qui passent du coq à l'âne dans leurs sujets de conversation. [...]
[...] Michel Vinaver, L'Ordinaire Texte 4 : p 161 à 166 Passage étudié : depuis Quel est ce bruit ? jusqu'à Pas tout seul Introduction : Michel Vinaver est un écrivain et un dramaturge né en 1927. Il a obtenu en 2006 le Grand Prix du Théâtre de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre. La pièce l'Ordinaire, dont est tiré cet extrait, s'inspire d'un fait divers survenu en 1972 lorsque des rugbymen se sont écrasés dans la Cordillère des Andes et pour survivre, ont dû devenir anthropophages. [...]
[...] Il emploie un terme appartenant au lexique juridique pour qualifier la chair: elle reste intacte à perpétuité elle est condamnée à ne pas être souillée, son inviolabilité est rassurante. Il est encore capable de chantonner et voit dans l'extrême froid dont ils souffrent depuis leur atterrissage forcé une chance donc un allié contre le viol. II Ce qui les unit La peur commune Dès la ligne 18, tous les personnages parlent de la même chose c'est-à-dire de l'éventuelle présence des terroristes autour de la carlingue (l-73). [...]
[...] Bess, Nan et Sue envisagent le viol et les pires supplices. Le champ lexical de la violence souligne l'ampleur des massacres attendus. Les termes employés vont crescendo : fouiller violer écarteler et arrachent la queue (l-80). Ils essaient de déterminer le prétexte que vont invoquer les terroristes pour les massacrer. Ils s'attendent à une condamnation pour crimes contre le peuple avec comparution devant un tribunal du peuple (l-19). Cette éventualité est soulignée par la répétition du mot peuple qui traduit logiquement la crainte de Dick, celle d'un homme d'affaires riche qui ne s'est guère soucié du peuple jusqu'à présent. [...]
[...] Nous verrons tout d'abord ce qui les sépare puis ce qui les unit. I. Ce qui sépare les personnages Deux conversations parallèles L'une se développe entre Bess et Nan puis Jack (l-15/17 et 41/42) : les seconds essaient d'expliquer à la première que les bruits entendus proviennent du vent le vent le vent seulement soufflant par rafales (l-17). L'autre conversation entre Ed et Dick consiste à évaluer le prix de la rançon dix millions voire même quinze de dollars chiffre répété à la ligne 55. [...]
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