Commentaire de l’extrait « Qui es-tu donc, pour faire des esclaves … » Supplément au voyage de Bougainville - Diderot

Résumé du document

Ecrivain, grand philosophe des lumières, Denis Diderot (1713-1784) est reconnu pour sa grande étendue de savoir et son esprit critique. Diderot à prêter sa plume à tous les genres pour le «combat de la raison contre les fausses idées ». Après la parution du livre « Voyage autour du monde » de Bougainville en 1771, Diderot écrit « Supplément au voyage de Bougainville » ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher les idées morales et physiques qui n'en comportent pas en 1772, dans lequel il s'interroge sur la colonisation, l'esclavage et la liberté. Précédé de ceci n'est pas un conte et de Madame de la Carlière, le « supplément » clôture un triptyque de conte moral paru dans la Correspondance littéraire en 1773. Il comprend cinq chapitres dont le deuxième intitulé « les adieux du vieillard » ou Diderot met en scène le rembarquement du navigateur à Tahiti, et un des habitants, « le vieillard », qui lui reproche d'avoir très fortement abusé de leur hospitalité.

Extraits

[...] En effet, pourquoi faire du mal a quelqu'un dont on pourrait un jour avoir besoin. Le bonheur est très présent dans ce texte, il est cité au début : nous sommes innocents, nous sommes heureux. (l.3) Le Tahitien insiste sur la mise en commun de toutes les possessions, que ce soit des objets ou des femmes, on peu donc considérer qu'il n'y a pas de sentiments amoureux, donc pas de conflit ni de jalousie, et donc du bonheur. Dans cet extrait, la fraternité et la liberté sont très présentes, par ailleurs le Tahitien dit au début du texte : nous sommes libres (l.11) il en parle comme d'un privilège, d'une qualité, d'un luxe Le terme de liberté dans ce texte est associé au bonheur et o posé à l'esclavage, cité plusieurs fois dans le texte. [...]

[...] Commentaire de l'extrait Qui es-tu donc, pour faire des esclaves De Diderot Écrivain, grand philosophe des lumières, Denis Diderot (1713-1784) est reconnu pour sa grande étendue de savoir et son esprit critique. Diderot à prêter sa plume à tous les genres pour le combat de la raison contre les fausses idées Après la parution du livre Voyage autour du monde de Bougainville en 1771, Diderot écrit Supplément au voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher les idées morales et physiques qui n'en comportent pas en 1772, dans lequel il s'interroge sur la colonisation, l'esclavage et la liberté. [...]

[...] Ce texte repose donc sur le le mythe du bon sauvage : un monde naturel apparaissant comme un paradis, détruit par une civilisation dangereuse et corruptrice. [...]

[...] D'où les inutiles lumières (l.33) Le conflit entre les deux civilisations et la dénonciation de la colonisation est très présent dans ce texte, marqué par les accusations du Tahitien et de sa colère envers l'Européen ? Il y a effectivement une opposition entre le nous qui sont les victimes représentées par le Tahitien- et le tu de Bougainville, avec le connecteur et qui souligne l'opposition entre les deux partis : nous suivons ; et tu as tenté (l.4) ; nous sommes ; et tu ne peux (l.3) La colère du Tahitien se fait ainsi ressentir à travers plusieurs questions successives et de phrases exclamatives, comme une sorte d'accusation : qu'en penserais-tu ? [...]

[...] Enfin, l'attitude des Européens envers les tahitiens est renforcée par les champs lexicaux de la cruauté et de la violence : fureurs inconnue haïr ; féroce ; égorgés ; asservie ; esclaves ; mort ; folles Le phénomène de cause à effet est aussi démontré par l'influence que la colonisation a eue sur le pays tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. et aussi : elles ont commencé teintes de votre sang (l.8-11) Ainsi, Diderot fait le portrait d'une civilisation européenne dangereuse et montre un conflit de valeurs entre deux sociétés et nous donne une autre image de la colonisation. Dans un deuxième temps, nous commenterons le fait que ce texte fasse un éloge de la vie sauvage en faveur des valeurs morales des Tahitiens. L'innocence et le bonheur occupent une place importante dans ce passage. [...]