Jacques le Fataliste, Diderot, correspondance littéraire, roman atypique, denouement ouvert
Jacques le Fataliste de Denis Diderot, paraît pour la première fois dans La Correspondance littéraire de novembre 1778, à juin 1780. Il faut attendre septembre 1796, pour voir paraître la première édition imprimée par Buisson. L'extrait que nous allons étudier, s'étend de la page 297 « Et bien ! Jacques, voilà comme tu me soigne», jusqu'à la fin du roman. Dans ce passage, nous sommes à la huitième journée, Jacques et son maître se rendent chez la nourrice, où lors d'un duel le maître tue le chevalier de Saint-Ouin, et s'enfuit, laissant Jacques se faire emprisonner à sa place.Nous pouvons diviser cet extrait en deux parties. La première partie commence au début de l'extrait, Jacques et son maître se sont arrêtés à l'entrée du village de l'enfant du maître et des nourriciers, pour faire une halte. C'est ici qu'on retrouve le fatalisme de Jacques, un valet victime de son maître et du destin.
[...] Par conséquent, il nous en propose un autre. Le second épisode reprend une analepse : Jacques se retrouve sur son lit de malade, en convalescence. Diderot « emprunte » un passage de Tristan Shandy de Laurence Sterne, où nous découvrons dans cette version, une Denise intrépide. Une fois de plus, l'auteur présente cet épisode comme invraisemblable, car il n'est pas authentique étant donné qu'il s'agit d'un plagiat, mais aussi à cause de l'attitude de Denise qui ne lui est pas propre. [...]
[...] Nous analyserons ces deux parties, tout le long de notre étude. Cet extrait débute par une réflexion du maître, face à l'attitude négligente de Jacques envers lui, à savoir : « Et bien Jacques, voilà comme tu me soignes Que s'en est-il fallu que je me sois enfoncé un côté, cassé le bras, fendu la tête, peut-être tué ?» (Page 297). Face à la réplique de Jacques: «Grand malheur », va suivre une dispute entre les deux personnages, qui va une fois de plus, démontrer le fatalisme de Jacques. [...]
[...] Une œuvre dont l'éditeur va proposer à l'auteur, trois dénouements. Le premier dénouement est celui des amours : la querelle entre Jacques et Denise. L'auteur reprend une phrase interrompue de Jacques (page 299) : Un jour de fête que le seigneur du château était à la chasse » (Page 300), pour montrer la continuité du récit. Jacques et Denise se querelles, mais cela aboutit à un dialogue amoureux, comportant un lexique mièvre des romans d'amour, qui ne correspond pas à la nature des personnages : pleurs, consolation, baisers etc. [...]
[...] A présent nous allons voir en quoi Jacques est victime à la fois de son maître mais aussi de son destin. C'est à partir du moment ou le maître défit le chevalier de Saint-Ouin et qu'il le tue, que Jacques est victime de son destin. En effet, lors de la mise à mort du chevalier, le maître prend la fuite et laisse Jacques face à sa fatalité : « Le maître de Jacques se remet prestement en selle et s'éloigne à toutes jambes. On s'empare de Jacques. [...]
[...] Car en effet cette fin est romanesque, et Diderot n'a cessé tout au long de son œuvre, de dire que le romanesque est éloigné du vrai. De plus, l'auteur termine son ouvrage, sur deux suites possible : « Tu sera cocu tu ne le seras pas » (page304). Ceci est une invitation à se remémorer l'intention initiale du roman, c'est-à-dire à réfléchir sur la philosophie « fataliste » de Jacques, et non l'histoire même. Pour conclure, Diderot propose une fin atypique pour un roman qui n'en est pas un. Le dénouement reste donc ouvert à d'éventuelles fins. [...]
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