Jean Genet (1910-1986) est un écrivain, poète, et auteur dramatique français. Il écrit ses premiers poèmes et quelques ébauches de roman, sans cesse reprises, refondues, car perfectionniste, la beauté du mot l'obsède. Ses premiers romans, Le journal du voleur et Le miracle de la rose paraissent mais sont censurés, car jugés pornographiques. Dans la pièce de théâtre Les Bonnes (1947) dont nous étudions la fin, il détourne un fait divers, celui des sœurs Papin incestueuses qui ont assassiné leur maîtresse. Ainsi, dans son œuvre, la patronne dite Madame ne meurt pas, ce sont les héroïnes éponymes, les bonnes, qui s'autodétruisent par un rite cérébral qui rejoint la tragédie.
[...] 1273) puis sur un mode exclamatif je répète ! (l. 1275.) La faiblesse de Solange Solange a du mal à rentrer dans son rôle, elle hésite comme l'indique le champ lexical du renoncement avec le double impératif négatif ne continuons pas (l. 1236/1237), ne restons pas (l. 1252) et le verbe d'obligation il faut cesser (l. 1243). Elle emploie aussi celui du refus avec la répétition de l'adverbe d'opinion non dans une phrase courte catégorique non, je ne veux pas (l. 1265) et une anaphore mais non ! [...]
[...] Claire est dominante dans l'excipit comme elle l'était dans l'incipit. Elle domine sa sœur verbalement : elle lui coupe la parole comme l'indiquent les points de suspension 1276), l'insulte familièrement garce ! (l.1266), lui donne des ordres par le biais d'un discours injonctif à l'impératif : ne discute pas (l. 1249), Obéis-moi (l.1256). La tirade Tu es lâche . Répète avec moi (l.1256-1262) est de loin la plus longue réplique du passage et elle souligne la détermination de Claire à finir la mise en scène. [...]
[...] Ainsi, Elle est Madame de la ligne 1235 à 1247. Tout d'abord, elle adopte son ton comme le précise la didascalie Claire, dolente, voix de Madame (l.1235). De plus, elle emploie le mode impératif à la deuxième personne du pluriel fermez la fenêtre et tirez les rideaux (l. 1235/1236) comme le ferait sa patronne et elle vouvoie sa sœur vous (l.1239, 1245). Elle emploie un langage imagé avec la double personnification des éléments naturels comploter avec le vent, de faire de la nuit sa complice (l.1246-1247). [...]
[...] Le double superlatif le plus riche, le plus précieux (l. 1283) pour qualifier de façon méliorative le service (l. 1283) où le tilleul empoisonné est versé, fait mourir Claire dans un apparat bourgeois tant convoité et envié. Nous pouvons y voir le dernier geste d'amour de Solange pour sa sœur. Même si cette pièce est de facture moderne, elle respecte la règle de bienséance de la dramaturgie classique : on ne voit pas la mort sur scène, la didascalie Rideau nous en empêche puisqu'elle indique au metteur en scène que le rideau tombe juste après l'absorption du tilleul. [...]
[...] Commentaire de l'excipit de la pièce Les Bonnes de Jean Genet Passage : depuis Fermez la fenêtre jusqu'à la fin. Introduction : Jean Genet (1910/1986) est un écrivain, poète, et auteur dramatique français. Il écrit ses premiers poèmes et quelques ébauches de roman, sans cesse reprises, refondues, car perfectionniste, la beauté du mot l'obsède. Ses premiers romans, Le journal du voleur et Le miracle de la rose paraissent, mais sont censurés, car jugés pornographiques. Dans la pièce de théâtre Les Bonnes (1947) dont nous étions la fin, il détourne un fait divers, celui des sœurs Papin incestueuses qui ont assassiné leur maîtresse. [...]
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