Commentaire littéraire de l'extrait qui commence a "La petite ville était silencieuse" jusqu'à : "dit le monsieur roux en riant". Cet extrait se situe dans le chapitre 13 du livre. Ce livre est disponible dans l'édition Ibolya Virag traduit du hongrois par Ladislas Gara et Marcel Largeaud.
[...] De la même manière, le premier dialogue est constitué de répliques qui s'entre-coupent, permettant ainsi de mettre en exergue l'annonce de la nouvelle et de la dramatiser. Ainsi, le commentaire "il ne s'y assoira plus" (ligne Derrière le dos de Dieu, 1996) crée un effet de suspens auprès des personnages qui n'ont pas encore appris le décès du juge. La tension romanesque fait donc signe vers une tension de nature théâtrale, dans laquelle l'instituteur Veres joue le rôle central de détenteur de l'information. [...]
[...] Introduction : L'extrait du roman de Zsigmond Mòricz Derrière le dos de Dieu donne à voir la réaction des habitants d'une petite ville à l'annonce du scandale de la mort du jeune juge récemment arrivé en ville. Les personnages y sont tour à tour aterrés ou curieux, et il règne une atmosphère de forte effervescence qui contraste avec le calme manifestement habituel de la ville. La discussion, relativement décousue compte tenu des circonstances, permet de discerner un certain goût du sensationnel - voire du macabre - chez les personnages, de sorte que nous nous demanderons dans quelle mesure cet extrait constitue de la part de l'auteur une représentation du trivial, à l'image d'ailleurs de l'œuvre dont il est tiré. [...]
[...] L'emploi du passé composé de narration a dit, je lui ai dit", etc.) par l'instituteur fait surgir un récit fidèle qui tient manifestement les personnages en haleine. De même, le recours à des expressions telles que "mot pour mot" (ligne 19, Derrière le dos de Dieu, 1996) soulignent le désir d'exactitude de la part de Veres et, de ce fait, un goût du macabre. Le caractère sensationnel s'exprime également dans les formules visant à déplorer la tragédie : "s'il avait voulu m'écouter" (ligne 16, Derrière le dos de Dieu, 1996). [...]
[...] On observe également une parodie d'enquête avec la présence du personnage roux qui emploie un vocabulaire propre au juridique ("ceci infirme la déclaration de la femme", ligne 30, Derrière le dos de Dieu, 1996) de même qu'un ton très solennel : "messieurs, cette nervosité s'explique" (ligne 31, Derrière le dos de Dieu, 1996). La tonalité comique de ce passage provient du caractère parodique des prises de paroles successives, dans lesquelles les personnages tentent de formuler des pensées solennelles et profondes, avec plus ou moins de succès. Cette dimension permet ainsi d'inscrire l'extrait dans une esthétique de relatif mauvais goût. B. [...]
[...] Alors que l'on pourrait attendre des réactions dignes - ou à tout le moins discrètes - les personnages se rassemblent dans un lieu de sociabilité et évoquent ouvertement les personnes concernées par le drame. Pour renforcer cette dénonciation moqueuse, l'auteur a recours à une théatralisation du récit qui permet de rendre encor eplus visible le caractère inconvenant du comportement des personnages. En cela, cet extrait constitue une satire lucide et humaniste de la petitesse dont se montre parfois capable la société. [...]
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