Dénouement Roméo et Juliette William Shakespeare
Un des classiques de Shakespeare. Un dénouement poignant, mêlant toutes sortes de sensations: amour, vie, mort, tragique, plainte, beauté, pitié...
Un dénouement en apothéose, qui permet la réconciliation des deux familles ennemies à Vérone. Mort des deux amants qui ramène la paix dans la ville...
[...] dans cet exemple aussi l'amour a le dessus sur la mort, en effet même après leur décès ils seront ensemble pour toujours. Cette notion de passion immortelle est confortée par "je veux fixer mon éternelle demeure" (v.110) avec l'adjectif "éternelle". Le sentiment d'amour se traduit par la relation entre Roméo et Pâris, même si ce n'est pas exactement de l'amour, on retrouve une compassion, une entente devenue cordiale: (v.74) "Par ma foi, c'est promis". Roméo promet à Pâris de l'étendre aux côtés de Juliette, alors qu'il n'a pas confirmation de l'identité de sa victime. [...]
[...] La pitié est présente dans cette réplique par l'adjectif "pitoyable", ce qui suscite chez le public un sentiment de compassion que l'on retrouve de manière détournée dans "Une force beaucoup trop puissante pour nous" (v.153). La mort est définie par une "force", elle est donc immatérielle et invulnérable; il est impossible d'y résister, les vivants sont terrassés par cette mort, ce qui est extrêmement tragique et suscite la pitié, la crainte. Les familles ennemies sont tenues pour responsables du suicide de Roméo et de Juliette et de toutes les autres morts (v.111-112) "Et arracher au joug des étoiles ennemies, ma chair lasse de ce monde". [...]
[...] Cela renforce inéluctablement l'idée d'une jouissance (psychique voire physique) avant et dans la mort. Un dénouement tragique Cette volupté dans le trépas, ainsi que cette union possible qu'au delà de la vie renforcent le caractère tragique du dénouement. Leur mort est une action noble, avec en plus une sorte de caractère sacré qui ne la rend que plus grande encore. Cette thèse est particulièrement développée dans la tirade de Roméo, lorsqu'il s'adresse à Juliette morte: (v.91) mon amour, ma femme", il l'interpelle, se lamente Cela est appuyé par Juliette chérie, pourquoi es-tu si belle encore (v.101-102). [...]
[...] Frère Laurent veut sauver Juliette du trépas, "Viens je te ferai entrer dans une communauté de saintes nonnes" (V.156-157). Il veut sauver son âme, il veut la sauver de la mort. Cependant Juliette est prête à l'affronter, cette détermination est exprimée dans "Pars, va-t'en, moi je ne partirai pas" (V.160). Cette réponse est opposée à la demande de l'homme de Dieu (v.159) "Viens, partons Je n'ose rester plus longtemps", qui traduit son appréhension. Le parallélisme ainsi formé renforce l'idée deux désaccord entre les deux personnages. [...]
[...] Cette personnification de la mort est consolidée par les appels que lancent les personnages à l'égard de cette puissance, par exemple Roméo s'adresse implicitement à elle (v.114-116) "scellez [ ] un contrat éternel avec la mort rapace. / Viens guide amer, viens répugnant nocher". À travers le verbe venir à l'impératif, on sent que Roméo implore la mort, il la supplie de lui ôter la vie. Cette idée est reprise par Juliette. Elle s'adresse à la mort grâce au poignard avec cette même nécessité de mourir: (v.168-169) "Ô heureux poignard, [ ] et donne moi la mort". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture