Comment Ronsard, au travers de l'éloge de son art, promet-il l'immortalité à condition d'être aimé ?
[...] Commentaire composé du sonnet XVIII « Continuation des Amours » (1555) de Pierre de Ronsard Comment Ronsard, au travers de l'éloge de son art, promet-il l'immortalité à condition d'être aimé ? Pierre de Ronsard, un des poètes français les plus importants du XVIe siècle, écrit en l'honneur de « Marie » rencontrée en avril 1555 la « Continuation des Amours », poème constitué d'un ensemble de sonnets à vers héroïques. Le sonnet XVIII en particulier exprime l'injonction du poète à la Dame de ne point mépriser ses ardeurs car lui seul et son art sont en mesure de lui garantir l'immortalité. [...]
[...] En outre, l'auteur suggère la réciprocité des sentiments qu'il souhaite par la concomitance des pronoms tel que « Luy, pour vous ouïr, s'approche à votre oreille » ;ou encore « il baise ( ) votre bouche ». Ronsard procède outre au portrait de la beauté (« en grâce », « votre bouche vermeille »), mais également à celui de la supériorité sociale (« en richesse », « vous princesse »). Notons à ce niveau que Marie, la muse de ce poème était de condition modeste. [...]
[...] Ce n'est pas à proprement parler la réalité qui est déformée, mais bien une réalité qui est créée visant à exprimer dans toute leur réalité les émotions du poète, et par là de ses lecteurs. Ainsi, Ronsard sculpte les rimes comme un sculpteur graverait les traits de l'être aimé, décrivant ainsi avec lyrisme la femme-objet de son désir, tout en prenant les libertés propres à la création. B. La déclaration d'amour En outre, l'auteur procède à une véritable ode à l'attention de l'être aimé. Ainsi, l'apostrophe liminaire du sonnet crée immédiatement une proximité avec la jeune femme convoitée. La négation du repentir évoque d'ores et déjà sa source, l'amour charnel. [...]
[...] II. La fonction de la poésie Rossard dans le sonnet XVIII de « Continuation des Amours » instrumentalise ces quatorze vers non seulement pour mettre en place un argumentaire de la séduction mais également pour exposer sa conception de la fonction du poète (B.). A. Un moyen de parvenir à ses fins Comment ne pas deviner le complexe d'un Rossard qui se sait laid en lisant la description d'un « Lui » dont il se démarque par la poésie ? [...]
[...] Par cette inversion des rôles de la confession, Ronsard s'attribue ainsi un rôle divin. Mais il n'en tient pas là son argumentaire et discours amoureux. Non content d'être immortel, le poète s'arroge le droit et le pouvoir d'en faire bénéficier l'être aimé. Le laid devient beau, le poète s'approche de l'oreille de sa Dame, et il « baise à tous coups bouche vermeille ». Ainsi, l'auteur habilement enseigne que la transmission de l'immortalité doit nécessairement être charnelle, « au milieu des propos, d'autant qu'il en est prés. [...]
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