Commentaire composé avec introduction, deux parties et deux sous parties. Accompagné d'une question de grammaire. Proust A l'ombre des jeunes filles en fleur
[...] La dernière phrase conclut d'une manière dynamique, en terminant d'encadrer le comparé d'un second comparant : la minuscule proposition principale « c'est » est suivi de la locution conjonctive « ainsi que », initiant une proposition subordonnée conjonctive de laquelle dépendent deux subordonnées relatives : « que nous savons par cœur » et « où nous . se trouvassent ». Ce second comparant complète l'analyse du processus mnémonique et érotique par lequel un détail est connu par cœur (première relative), mais pas recontextualisé (seconde relative). [...]
[...] Dans la première phrase, la proposition principale introduite par le verbe « nous formions » est suivie d'une longue proposition subordonnée relative complément du groupe nominal COD « un de ces couples » : le narrateur développe l'image qu'il se fait de lui-même en compagnie d'Albertine. Cette subordonnée relative comprend un CC de temps auquel sont juxtaposés deux propositions : la proposition temporelle infinitive « avant de se désunir », puis la proposition subordonnée finale « pour reprendre . divergente ». [...]
[...] Aussi le texte, comme la mémoire, sera-t-il inachevé, discontinu, et axé atour d'une quête de l'essence. L'esthétique de l'inachevé fonctionne sur un travail de reprise et de répétition, laissant demeurer, paradoxalement, un réel flou. C'est pourquoi le portrait est toujours chez Proust une absence de portrait ou un portrait troué d'absences : la figure d'Albertine, dans les deux premiers paragraphes du texte, révèle sa beauté par fragments disparates. Mais ce disparate, cet inachevé ne sont pas synonymes d'insignifiance, bien au contraire : ils ouvrent sur une richesse individuelle. [...]
[...] sur le menton » dont l'antécédent est « le grain de beauté ». Avant de s'arrêter « à jamais », le grain de beauté erre encore, grammaticalement, le temps d'une subordonnée. Le CC de lieu qui clôt la phrase et l'immobilise clôt aussi les errances du nævus. En outre, il convient de dire que cette phrase est une longue comparaison filée, dont le comparé (le grain de beauté) est situé après le comparant (la « phrase » de Vinteuil), lequel est placé dans un CC de manière antéposé qui ouvre la phrase et auquel sont subordonnées deux propositions relatives juxtaposées par la conjonction « et » : « qui m'avait enchanté dans la Sonate », et « que ma mémoire faisait errer . [...]
[...] Octave est bien l'un de ces jeunes hommes à la fois oisifs et surmenés de divertissements de la haute société provinciale. Mais la mondanité n'est pas uniquement ridicule : Proust s'offre aussi quelques lignes à peine teintes d'ironie sur les manières d'Albertine, personnage dont le narrateur est amoureux : il nous parle de « affectation » qui la fait s'exprimer « toute droite, sans bouger la tête », avec « un son traînard et nasal ». La prévalence des manières britanniques se fait nettement jour, en tant que modèle social normatif d'une très grande force depuis le milieu du XIX[ème] s. [...]
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