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Ceci est le commentaire composé de la lettre XCIX (99) sur la satire de la mode, extrait des Lettres Persanes de Montesquieu. Il est composé de 3 grandes parties, comportant presque exclusivement 3 sous-parties chacune. L'analyse repose, de manière très détaillée, sur de nombreuses figures de style, des rapprochements avec d'autres auteurs et cela au service d'une fine interprétation. Vous découvrirez alors la mode, son omniprésence, son caractère éphémère, son emprise folle et génératrice de problèmes... Mais vous en apprendrez aussi sur les provinces, Paris, la Cour, l'homme et le roi Louis XIV. Bref, vous saurez pourquoi ce texte est typique du siècle des Lumières.
Aperçu de l'introduction : Genre mineur, le roman est au 18ème siècle perçu comme frivole. Les auteurs vont alors déguiser la fiction. Le stratagème employé ici est le suivant : Montesquieu prend le masque du simple arrangeur d'un manuscrit retrouvé par hasard. Il se veut l'éditeur d'une véritable correspondance. Les Lettres Persanes sont un roman épistolaire polyphonique aux témoignages pris sur le vif, ceux de deux Persans : Usbek et Rica. Ce dernier, doté d'un « esprit vif », d'une « gaieté naturelle », comme l'écrit Usbek, satirise fréquemment les moeurs dans ses lettres. C'est le cas dans la lettre XCIC (99) où la mode est le point de fuite où convergent toutes ses pensées. Lieu commun chez les moralistes, la mode est ici vilipendée à travers la satire et l'ironie. Elle a ici une double fonction : elle est révélatrice de l'inconstance foncière de l'homme et de son assujettissement au roi.
[...] L'ébahissement du perso est la métaphore du regard ébahi du philosophe Montesquieu. Rica est un observateur lucide au regard profane et profanateur. Ainsi sont sollicités l'intelligence et l'entendement du lecteur qui ne peuvent qu'être bouleversés. Le rôle des saynètes : 2 clivages principaux dans cette société. Présentation des saynètes : la satire se présente sous cette forme, ce qui lui donne un aspect vivant, et même théâtral. Une observation permet de donner une authenticité indiscutable à la critique. Le lecteur est alors sans doute plus réactif et sensible à la dénonciation mise en scène. [...]
[...] Il s'agit selon lui de ce qui fait l'essence même de la satire des Lettres Persanes. De quoi s'agit-il ? Le regard affûté des Persans permet une profonde distanciation. Autrement dit, le lecteur est amené à remettre en cause, en question, son attitude, son comportement, ses habitudes. Tout cela est pointé du doigt comme intensément imparfait. Au regard myope et aveugle des Parisiens, Rica oppose un regard lucide et profond. Cette « révolution sociologique. » permet à la raison de se déployer librement et faire du lecteur un être éclairé. [...]
[...] - Trois expressions : « exigeait, asservies » (sens fort) et surtout « il n'en est pas question » : la négation met l'accent sur quelque chose d'autoritaire, d'indiscutable. C'est le pouvoir apparemment inébranlable de la mode qui est visé. Le lecteur déduit que la volonté propre et la liberté de l'individu sont entravées. - Effet de la tournure impersonnelle : « il en coûte » : elle manifeste une manière de nécessité absolue, elle est marquée au coin de l'évidence. La Nation suit la mode sans réfléchir, dans une complète passivité. [...]
[...] Les hommes sont privés de la voix qui est le propre de l'individu. Seuls comptent en définitive les comportements, révélateurs du manque de liberté. c – « Le prince imprime le caractère de son esprit à la Cour, la Cour à la Ville, la Ville, aux provinces » : on note l'asyndète et le rythme rapide. La lecture ici portée par un élan qui dit toute l'ardeur du peuple à suivre la mode. La raison de la Nation est mise à mal. [...]
[...] ¤ Conclusion : Dans cette lettre, Montesquieu allie plaisir du texte et instruction. Grâce à une parole de l'excès, de la caricature, faite de contrastes piquants, l'intérêt du lecteur est maintenu. Sous cela se cache une réflexion sur l'homme et la monarchie. Les principes et attitudes de ces derniers sont dénoncés au moyen de la satire et de l'ironie. L'image du moule qui clôt le texte dévalue définitivement l'absolutisme. La démystification du roi sans vertu ni sagesse se fait dans le but d'éveiller la conscience critique du lecteur. [...]
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