« Tres para una », sous-titre du drame romantique Hernani, annonce dès lecture la fatalité d'un destin sombre. Amour, honneur et pouvoir vont faire osciller, tout au long de la pièce, les cœurs des courtisans de la jeune Doña Sol. Un seul ne vacille pas et compte à ses yeux, Hernani, le banni. L'acte V, dont nous étudions une scène, se déroule la nuit précédant le mariage des deux amants. Alors qu'ils se livrent à un duo d'amour, resurgit le serment tenu par Hernani à Don Ruy Gomèz : « Quand tu voudras, vieillard, quel que soit le lieu, l'heure, S'il te passe à l'esprit qu'il est temps que je meure, Viens ». La scène 5 du dernier acte de la pièce débute ainsi sur le rappel d'un pacte passé, qui voue Hernani à son destin funeste.
La scène que nous étudions fait donc écho à l'acte III de la pièce, qui trace le destin fatal d'Hernani. Ainsi, au sein d'un acte qui annonce le bonheur des deux amoureux, à la veille de leur union, Hugo fait ressurgir les forces sombres du destin qui expriment la mort toute proche du héros. Ce dernier ne sait d'abord comment réagir, il se trouve confronté à un dilemme : choisir entre amour et honneur. Il passe de la supplication au refus, puis finit par prendre sa décision : suivre la loi des ancêtres, quand arrive sur scène Doña Sol.
Nous sommes amenés à nous demander comment Victor Hugo, au sein d'un acte à priori basé sur le triomphe amoureux des jeunes amants, relègue fait de la passion un sort funeste ?
[...] Le destin est là, Hernani doit mourir, la veille de son union avec Doña Sol. La place qu'a choisie Hugo pour faire réapparaître le meurtrier d'Hernani est fondamentale. De la sorte, l'écrivain crée une scène qui contraste avec le début de ce dernier acte, et fait naître de nouveaux sentiments chez le lecteur, ainsi que chez ces personnages. De plus, cette scène est construite sur différents échos, qui ne font que rappeler que le bonheur ne pouvait durer. Ainsi, nous pouvons retrouver l'opposition constante de la pièce entre jeunesse et vieillesse. [...]
[...] Ce vers qui se présente sous la forme d'une question n'attend pourtant aucune réponse, et a pour simple but de faire prendre conscience à Hernani et au spectateur que la mort est désormais le seul avenir du personnage. Notons également l'omniprésence d'un champ lexical funeste, évoqué par différentes figures, qu'il s'agisse d'accessoires donnant la mort le fer ou le poison (vers 2023), le poison (vers 2025), ou d'expressions telles qu'il est temps que je meure (vers 2016), ce pacte eut les morts pour témoins. [...]
[...] L'homme a promis de donner sa vie au vieillard quoi qu'il puisse advenir [ ] qu'elle que soit le lieu, l'heure L'anaphore du serment souligne l'idée selon laquelle Hernani sait que son destin n'est plus entre ses mains. Cependant, il convient d'observer que le jeune homme va hésiter. Après avoir choisi le poison, Hernani recule. L'hésitation est plus forte que le serment. La structure binaire et découpée des vers 2024-2025, dans lesquels Hernani accepte sa mort, met en valeur le caractère incertain des propos tenus. Nous partirons tous deux Soit ! - Prions-nous ? - Qu'importe ! C'est lorsque le masque lui donne la fiole qu'Hernani vacille Bois, pour que je finisse. [...]
[...] Commentaire composé Hernani, Acte scène V - Victor Hugo Tres para una sous-titre du drame romantique Hernani, annonce dès lecture la fatalité d'un destin sombre. Amour, honneur et pouvoir vont faire osciller, tout au long de la pièce, les cœurs des courtisans de la jeune Doña Sol. Un seul ne vacille pas et compte à ses yeux, Hernani, le banni. L'acte dont nous étudions une scène, se déroule la nuit précédant le mariage des deux amants. Alors qu'ils se livrent à un duo d'amour, resurgit le serment tenu par Hernani à Don Ruy Gomèz : Quand tu voudras, vieillard, quel que soit le lieu, l'heure, S'il te passe à l'esprit qu'il est temps que je meure, Viens La scène 5 du dernier acte de la pièce débute ainsi sur le rappel d'un pacte passé, qui voue Hernani à son destin funeste. [...]
[...] L'ordre est bouleversé, le banni Hernani qui, tout au long de la pièce, a cherché à cacher son nom et son identité est ici totalement mis à nu, et c'est le vieux duc qui revêt un costume et ne se montre qu'à visage masqué. Les postures des personnages se renversent pour laisser place à une dualité symbolique. Observons tout d'abord le personnage d'Hernani, qui dévoile celui qu'il est vraiment, homme éperdument amoureux de Doña Sol mais rattrapé par un serment tenu sur l'honneur. Le comportement d'Hernani oscille tout au long de la scène. [...]
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