Commentaire composé / Introduction / Corps du devoir / Conclusion.
[...] Ils sont conscients des risques légaux et sociaux et respectueux de leurs rangs respectifs. Marguerite de Navarre ne remet pas en cause les nécessités sociales et politiques ici. La narratrice ne revanche marque sa mise à distance du frère dès les premières lignes de ce récit en renvoyant par sa fonction de père de Rolandine à la mauvaise image laissée par la nouvelle 21. De même elle insiste sur les propos mal interprétés et sur leur répétition « dit souvent . Il le redit tant de fois ». [...]
[...] Parlamente parvient ainsi à donner de la sympathie à ce couple qui a pourtant enfreint la tradition féodale. Mais le projet de Marguerite de Navarre, défini dans le prologue est de dépasser l'œuvre de Boccace en créant une illusion référentielle fortement marquée. Elle se rapproche en cela du prologue des Cent Nouvelles nouvelles en 1515 de Philippe de Vigneules qui pose quatre exigences de véracité pour les récits ; vraisemblance, accord avec lois, autorité des sources écrites et bonne foi de devisants nobles. [...]
[...] Un grand débat agite le XVIe siècle celui du mariage. Deux points de vue s'opposent : l`aspect juridique et féodal qui règle la transmission de biens et des titres et la vision de l'Eglise qui souhaite s'appuyer sur le consensualisme et privilégie le choix des deux époux. Marguerite de Navarre place cette tension au cœur de son œuvre majeure l'Heptaméron, composée autour de 1546 en accordant une grande part au mariage clandestin, qui revient, comme un fil conducteur au cours des sept journées pendant lesquelles les devisants alternent les récits édifiants et les débats modernes. [...]
[...] Il se produit, bien avant que Stendhal n'en formule le concept, une lente et progressive cristallisation. La narratrice insiste sur la proximité et la répétition des rapprochements entre les deux personnes. Le lexique dessine une carte de Tendre passant de « grande amitié », à « la parole », aux débats avant de « conclure et parfaire leur union ». Les deux derniers verbes jouent sur la polysémie et le redoublement est assez amusant : il suggère une vigueur redoublée par l'attente. [...]
[...] Le récit est très modalisé et multiplie les superlatifs ainsi que les adverbes modalisateurs : « plus belle sans comparaison que toutes les autres . tant en beauté qu'en vertu . ». On retrouve partout le rythme binaire qui renforce les propos « tant . que, ni ni, tellement que . ». La narratrice joue sur la polysyndète et les connecteurs sont à la fois temporels et logiques : on retrouve une volonté d'appuyer les effets du récit par l'alternance des « et . aussi ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture