Avec Madame Bovary, roman publié en 1856, Gustave. Flaubert veut rompre avec le Romantisme et « peindre le dessus et le dessous des choses » (Lettre à Louise Colet, 6 avril 1853). Ainsi, comme l'indique le sous-titre de son œuvre, il va peindre « les mœurs de province », ceci avec une extrême exigence de précision et d'harmonie en faisant notamment passer aux mots l'épreuve du « gueuloir ». Le passage que nous allons étudier se situe dans la deuxième partie de l'œuvre : Emma Bovary, personnage éponyme, et son mari Charles, officier de santé, viennent de s'installer à Yonville. Le jour de leur arrivée, ils dînent en compagnie du pharmacien Homais et de Léon Dupuis, jeune clerc de notaire. Pendant que Charles et Homais discutent ensemble, Léon et Emma rêvent de voyage, de littérature et de musique. L'extrait, pour lequel nous proposons une analyse, se situe après cette première rencontre entre Léon et Emma. Nous montrerons que les détails réalistes sous-tendent une satire du milieu décrit et du conformisme qui lui est rattaché.
[...] Commentaire Composé d'un extrait de Madame Bovary Avec Madame Bovary, roman publié en 1856, Gustave. Flaubert veut rompre avec le Romantisme et peindre le dessus et le dessous des choses (Lettre à Louise Colet avril 1853). Ainsi, comme l'indique le sous-titre de son œuvre, il va peindre les mœurs de province ceci avec une extrême exigence de précision et d'harmonie en faisant notamment passer aux mots l'épreuve du gueuloir Le passage que nous allons étudier se situe dans la deuxième partie de l'œuvre : Emma Bovary, personnage éponyme, et son mari Charles, officier de santé, viennent de s'installer à Yonville. [...]
[...] Aussi n'est- il pas étonnant qu'il nous dépeigne les différentes classes sociales et au premier chef la petite bourgeoisie. Homais constitue justement le contrepoint d'Emma. Face au rêve de la jeune provinciale, il s'inscrit dans la réalité, la triste réalité ; face à la femme qui se sent coupable, il incarne la bonne conscience du petit bourgeois. Flaubert se joue du destin de ses personnages en employant le procédé de l'ironie qui peut provoquer à la fois rire et sentiment pathétique. [...]
[...] Ce passage est également une sévère satire de la petite bourgeoisie provinciale de l'époque, que Gustave Flaubert n'épargne pas. Il porte un regard sans concession sur une société que visiblement il n'apprécie pas. Cette critique du conformisme et de la bourgeoisie, nous le constatons au travers d'un vocabulaire péjoratif au service d'un avis négatif. En effet, il dresse un portrait péjoratif des enfants Homais avec le nom marmot (l.12) qui est familier, et l'expression fort mal élevés (l.13) dont l'adverbe fort marque le haut degré de manque d'éducation. [...]
[...] En effet, l'expression chose remarquable montre que Léon n'a pas l'attitude, l'ardeur et la force d'un jeune homme normal La phrase on trouvait à Yonville qu'il avait des manières comme il faut (l.7) montre le désir de Léon de rentrer dans un moule qui est celui de la bourgeoisie parfaitement incarnée par Homais. Ainsi les expressions Mme Homais l'affectionnait (l.11) et Mr Homais le considérait (l.10/11) peuvent être considérées comme des signes de reconnaissance et de distinction. L'imitation est présentée ici comme la règle même des comportements à détenir dans le milieu bourgeois. Dans ce passage, l'ironie est très présente. [...]
[...] Ici le narrateur sait tout, aussi bien les pensées de Léon à travers la question au style indirect libre Comment donc avoir pu lui exposer, et en un tel langage, quantités de choses qu'il n'aurait pas si bien dites auparavant ? que lorsque Homais se retrouve désoeuvré, désespéré avant d'aller au tribunal. Dans le premier cas notamment, les paroles au discours indirect libre nous montrent que le narrateur sait tout de ce qui se passe dans leurs esprits et nous le fait partager pour mieux nous faire comprendre les mentalités du personnage. Flaubert use donc de l'omniscience lorsqu'elle est justifiée par le destin des personnages. On le constate également pour le personnage d'Homais. [...]
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