A force de provoquer le ciel, à force de parjures, Dom Juan se trouve a l'issue de cette pièce face a son destin qui vient le chercher sous la forme d'une statue.
Nombreux sont les avertissements qu'aura reçus Dom Juan ; après Done Elvine et son père, voici que s'avance sur scène les prémisses de la statue du Commandeur, à savoir un spectre. La pièce bascule donc ici dans le surnaturel, contrevenant a la règle de vraisemblance édictée par le théatre classique. Celui-ci, comme le précise la didascalie, arrive sur scène et se prérsente "en femme voilée", ce qui pourrait nous autoriser à penser qu'il s'agit d'Elvine d'autant que Dom Juan "croi[t] reconnaître cette voix"(l.5). Pourtant, Sgarnelle a tôt fait de le détromper même si ce qu'il annonce est ridicule et provoque le rire du spectateur (" Monsieur, c'est un spectre, je le reconnais au marcher"(l.6), puisque les spectres ne marchent pas et sont de purs esprits); la métamorphose du spectre en figure du "temps avec sa fausse à la main"(l.9) confirme cependant au spectateur que Dom Juan est face à son destin et continue d'en nier l'évidence...
[...] La première satisfaction provient de la fin chrétienne de la pièce, ou du moins religieux. Plusieurs fois interdite puisqu'elle mettait en scène un libertin, la pièce néanmoins rachète en quelque sorte ses licences par la punition de Dom Juan, happé par les enfers. D'ailleurs, la sentence qui prononce la statue avant la punition ultime donne un accent moralisateur à la sentence:"l'endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie, ouvrent un chemin a sa foudre"(l.25-26). [...]
[...] Si comme le dit Sgarnarelle, le "Ciel offensé"(l.32) est "satisfait"(l.32), le spectateur peut trouver dans ce dénouement d'autres compensations dont le valet de Dom Juan et dans lesquelles les spectateurs ont pu se reconnaître, se trouvent pour le coup, vengés et réparés du fait du châtiment ultime." Tout le monde est content" puisque tous les outrages ont été punis. Il est clair qu'il en réserve une autre, ultime, et totalement déplacée au théâtre. La fin de Dom Juan est tragique, on le voit bien. Pourtant le dramaturge a choisi de faire basculer le dénouement dans la comédie en mettant en scène Sgarnarelle réclamant ses gages alors que son maître est mort. Cette fin a pu choquer le spectateur comtemporain de Molière qui, alors, ne pouvait pas complètement se réjouir de la fin de la pièce. [...]
[...] Pourtant, Sgarnelle a tôt fait de le détromper même si ce qu'il annonce est ridicule et provoque le rire du spectateur Monsieur, c'est un spectre, je le reconnais au marcher"(l.6), puisque les spectres ne marchent pas et sont de purs esprits); la métamorphose du spectre en figure du "temps avec sa fausse à la main"(l.9) confirme cependant au spectateur que Dom Juan est face à son destin et continue d'en nier l'évidence. Ce dernier avertissement, Dom Juan refuse de le prendre comme tel. En effet le spectre, en s'adressant à lui à la troisième personne, lui annonce que c'est sa dernière chance de se repentir avant de courir a sa perte. [...]
[...] La promesse d'une issue fatale ne fait aucunement faillir le nihilisme du personnage. Dans un premier temps, il remet en cause l'existence et l'identité même du spectre: " Qui ose tenir ces paroles et ne prend pas au sérieux son valet: "Spectre, fantôme ou diable, je veux voir ce que c'est"(l.7). Conformément à son habitude, Dom Juan méprise la croyance au profit de l'évidence, ce qui est bien peu chrétien.Face à l'évidence de la métarmophose il refuse encore de l'admettre et "veu[t] éprouver avec [s]on épée si c'est un corps ou un esprit"(l.12), preuve qu'il n'a pas compris les avertissements du Ciel, ni ceux de Sganarelle ("rendez-vous à tant de preuves, et jetez-vous vite dans le repentir"(l.15-16)). [...]
[...] Commentaire composé de Dom Juan. Acte scènes 5 et 6 - En quoi ces deux scènes sont-elles des scènes de dénouement ? I. Dom Juan est puni A Il reçoit un dernier avertissement B. Mais il n'en tient pas compte II. Tout le monde est satisfait A. Le ciel B. L'Humanité C. [...]
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