commentaire composé du texte Cristal Automatique dans Les Armes miraculeuses de Aimé Césaire avec une introduction in medias res, qui entre directement dans le texte (pas de fioritures autour de l'auteur) ; l'intro doit également proposer une présentation analytique, en se demandant ce qu'est le texte.
[...] Enfin, comment ne pas évoquer la sonorité de la scansion "allo", dans laquelle il est presque impossible de ne pas entendre "à l'eau" ? Conclusion Il semble ainsi que de la même manière que le monde évoqué par le poète menace à tout instant de disparaître dans l'eau, le sens de l'écriture menace de ce perdre dans l'écriture elle-même. Le lien avec un méta-discours sur l'écriture elle-même est d'autant plus tentant que le titre est, de ce point de vue, assez programmatique : l'écriture automatique, largement portée par le recours à l'inconscient, est une revendication explicite du courant surréaliste. [...]
[...] C'est le cas notamment des mentions répétées de l'écoulement de l'écriture : dans cette perspective, l'expression "j'ai déposé tous mes mots ( . ) un fleuve de traîneaux" (ligne Le cristal automatique, 1946) constitue une métaphore de l'écriture comme constitution d'un fleuve. Mais comme de nombreux éléments du texte, les expressions peuvent faire l'objet d'une double lecture : l'expression "dans le courant de la journée" (ligne Le cristal automatique, 1946) peut donc s'entendre dans son sens littéraire signifiant "aujourd'hui" mais également dans son sens littéral, qui mobilise alors à nouveau l'eau. [...]
[...] Un paysage marqué par une verticalité instable La tension à l'œuvre témoigne du caractère instable des repères, comme en atteste l'usage de la métaphore "la pluie a mangé le soleil" (ligne 11, Le cristal automatique, 1946), qui n'est d'ailleurs pas sans connotations bibliques si l'on pense à l'épisode du Déluge. Cette tension est d'une manière générale à l'image de l'inversion que donne à voir le texte, en s'appuyant notamment sur le renversement du vertical et de l'horizontal, du haut du bas. [...]
[...] Une forme de dialogue aporétique sous le signe de la séparation A. Un monologue téléphonique Si la mention au seuil du texte de l'interjection "allo" semble laisser entendre qu'il s'agit d'une conversation téléphonique, sa redondance ("allo allo") informe rapidement le lecteur du caractère inachevé de la conversation qui s'engage. De fait, le texte constitue en réalité un monologue sans interruption, dont la dimension poétique s'illustre précisément par la scansion "allo allo", présente quatre fois dans le texte. Cette répétition tient lieu de structure au texte, et présente des variantes, comme "allo allo je voudrais" (ligne Le cristal automatique, 1946) qui semble exprimer un besoin, avant que l'on s'aperçoive que ce désir n'a pas de sens "être à l'envers" (ligne Le cristal automatique, 1946). [...]
[...] Ainsi, l'absence de ponctuation ne permet pas de savoir si la proposition incise "pour penser à toi" (ligne Le cristal automatique, 1946) est liée à la proposition précédente ou bien au contraire à la suivante. De la même manière, le complément de lieux "et dans ma tête" (ligne 16, Le cristal automatique, 1946) peut à la fois concerner le lieu vers lequel la femme tournera ses yeux, mais aussi constituer le début de la proposition suivante "dans la tête c'est toi le maguey éblouissant" (ligne 17, Le cristal automatique, 1946). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture