Commentaire composé entièrement rédigé, note obtenue 20/20
S'appuie sur le texte La Bruyère, Les Caractères, «De l'homme », XI, 1688
[...] Cet aspect plaisant sert en vérité de prétexte à une pensée critique. En deuxième partie, nous nous intéresserons à la dénonciation du moraliste classique, dont l'objectif, comme beaucoup de ses contemporains, réside dans la notion du placere et docere. C'est donc à travers le portrait amusant et singulier de Mme de Montespan que ce texte offre une peinture satirique du monde de la Cour. Mais se dessine aussi derrière ce personnage le portrait universel de la nature humaine et une leçon d'épicurisme. [...]
[...] Premièrement, c'est à travers un l'imagination que La Bruyère nous offre ses réflexions. En effet le récit tend à prendre différentes formes divertissantes : un conte bref et vivant, un portrait comique, et même une saynète de théâtre . L'extrait qui nous est présenté prend tout d'abord la forme d'un conte, un récit de faits imaginaires destinés à distraire. C'est un conte dans sa structure avec la présence d'une situation initiale qui établit le cadre spatio-temporel (en Grèce / dans l'Antiquité) et le sujet (la consultation du Dieu) et qui présente brièvement les deux personnages, à savoir Irène et Esculape. [...]
[...] La Bruyère écrira d'ailleurs dans ses Caractères que "Ceux qui emploient mal leur temps sont les premiers à se plaindre de sa brièveté." [HYPERLINK: http://evene.lefigaro.fr/citation/emploient-mal-temps-premiers-plaindre-brievete-2459.php] Le ridicule d'Irène est souligné par son souhait de guérir de la vieillesse, d'échapper à sa condition humaine. Plus qu'un souhait cela deviendra une hargne qui fait monter sa colère, révélée par le verbe « s'écrier » l.14 et l'emploi de nombreuses phrases interrogatives à la fin du récit. Derrière cette satire est mise en relief une leçon universelle : l'épicurisme. La Bruyère, en tant que moraliste, nous offre donc une leçon de carpe diem qu'il reprend des Anciens : l'homme devrait profiter du temps qui lui est concédé. [...]
[...] C'est un portrait universel que peint La Bruyère, celui de l'homme lésinant sur sa condition au lieu de profiter de la vie. Pour conclure, l'art de La Bruyère consiste ici à concilier imagination, à travers d'une part le récit et d'autre part le comique d'un portrait caricatural et théâtral, avec une pensée critique qui prend notamment pour cible la vie d'excès des courtisans. Dans un portrait singulier et universel à la fois, les grands traits de la nature de l'homme sont ainsi isolés : leur foi en une « science miraculeuse » qu'est la médecine et leur continuelle complainte de leur condition. [...]
[...] Français Plan commentaire : La Bruyère, Les Caractères, «De l'homme », XI L'auteur est un grand moraliste du XVIIème siècle, un écrivain qui s'adonne à l'analyse et à la critique des mœurs de son temps, aux côtés de Pascal, La Fontaine ou Mme de Sévigné. Travaillant comme précepteur du duc de Bourbon, il a pu observer avec un certain recul les milieux aristocratiques et les mœurs des nobles de la cour. Ses Caractères, publiés en 1688, sont des portraits brefs et fragmentés qui dressent une galerie de portraits permettant à l'auteur de donner une image variée de l'« ample comédie » humaine, mais aussi de critiquer les comportements humains et d'amener le lecteur à son jugement personnel. [...]
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