1/ Une scène classique
2/ La rivalité par les armes
[...] Dans cette scène IV de l'acte il se propose justement d'avouer son amour dans un tête-à-tête inédit avec l'être aimé. Comment le valeureux guerrier se retrouve-t-il, dans le champ amoureux, dépassé et vaincu ? Le passage présenté d'abord, tous des atours d'une scène d'aveux d'amour impossible classique, mais elle constitue, dans le même temps, une mise en relief plus complexe de la rivalité amoureuse au profit de la bravoure guerrière et de la gloire. I. UNE SCÈNE CLASSIQUE : A. [...]
[...] De nombreux sentiments marquent ce passage. On note tout d'abord tout un langage amoureux classique cerné autour de trois organes : les yeux, le cœur et la bouche. Ces trois termes apparaissent donc souvent utilisés dans le passage. Par ailleurs, on peut relever une progression dans les sentiments exprimés par l'amoureux à mesure qu'il parle : l'expression de la tristesse d'Antiochus est palpable à travers ses « pleurs » et ses « soupirs », mais également, plus loin, celle de de sa déception et enfin, de son « désespoir » confessé, sans fard. [...]
[...] On relève, en effet, un champ lexical empreint de sévérité à son égard, « interprète sévère », « ordonna » « rigueur ». C'est pourquoi on retrouve dans cette scène de nombreuses figures d'opposition, des antithèses dans lesquelles le personnage se lamente sur son malheur d'amoureux vaincu et exprime, dans le même temps, le bonheur qu'il prête aux amants. B. UNE SCÈNE D'AVEUX : Antiochus s'étend sur toute la complexité de ses sentiments. Il avoue très clairement vers la fin de sa tirade son « désespoir » (l. trait classique des personnages de tragédie. [...]
[...] Le valeureux guerrier obtient donc naturellement les « faveurs » de la reine. Cela est d'autant plus insupportable à Antiochus qu'il est doublement favorisé : la périphrase « chérie de l'univers » (l.34) renvoie à son futur sacre d'Empereur et l'analogie de construction des deux phrases construites sur deux participes « chéri de/aimé de » met en parallèle ces deux avantages. On retrouve d'ailleurs le parallèle avec la victoire du chef de guerre (l.42 à l.46), le « siège cruel et lent » pouvant s'apparenter par métaphore au siège amoureux du rival. [...]
[...] Évidemment, Antiochus qui est roi également, se compare, ici au vaincu. B. L'ENTREMISE DE L'AMITIÉ : À la différence d'une guerre entre deux camps ennemis, on trouve ici un passage entre les deux personnages rivaux, celui de l'amitié. Mais cette amitié constitue un véritable dilemme pour Antiochus qu'il considère comme une condamnation supplémentaire, le sort me réservait le dernier de ses coups » (l.55). Elle est vue comme un « voile » qui « trompe » les personnages et dissimule leurs réels sentiments. [...]
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