"Il y a en moi, littérairement parlant, deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l'idée ; un autre qui fouille et creuse le vrai tant qu'il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu'il reproduit."
Cette dualité de Flaubert se vérifie-t-elle dans Madame Bovary ?
[...] La vision de Flaubert est donc autant réaliste que romantique. Pour l'époque ce fut nouveau et original. Cependant nous ne sommes pas exactement dans le réalisme à proprement parlé, Flaubert d'ailleurs le sait : l'art n'est pas la réalité, quoiqu'on fasse, on est obligé de choisir dans les éléments qu'elle fournit Flaubert fait donc du réalisme poétique Au final ce qui ressort du livre est un monde pessimiste. Nous l'avons vu, ce roman est l'histoire d'un échec, Madame Bovary se détruit lentement. [...]
[...] Nous retrouvons également cette volonté de réalisme dans la façon de parler des personnages. Chaque personnage possède un langage provenant de sa classe sociale. Ainsi, le père Rouault s'exprime comme un campagnard, il emploie des propos tels que la petite ou manger le sang Ensuite nous devons noter cette tendance à expliquer les caractères par l'influence du milieu social. Si Flaubert passe tant de temps à expliquer la jeunesse d'Emma au couvent, c'est qu'elle est en partie conditionnée par son expérience. [...]
[...] Madame Bovary présente les principaux éléments caractéristiques du réalisme. Pour commencer, Flaubert n'a pas inventé l'histoire de son récit. En effet le scénario est tiré d'un fait divers de l'époque : l'affaire Delamare. Comme un journaliste, Flaubert a enquêté pour mieux comprendre les personnages qu'il allait mettre en scène. Par exemple il a fait des recherches pour connaître les symptômes d'un empoisonnement à l'arsenic pour décrire l'agonie d'Emma. Flaubert cherche également l'objectivité, il jette un regard presque scientifique sur le monde qu'il décrit. [...]
[...] Les vrais coupables ne sont pas punis : Rodolphe dort lors de la mort d'Emma et Lheureux a fait fortune. En contrepartie les lecteurs arrivent quand même à trouver une certaine beauté dans ce livre. En effet Flaubert a mis quatre ans pour écrire ce livre ce qui laisse à penser que chaque mot a été choisi avec minutie. Ses brouillons peuvent en témoigner, et nous pouvons constater que ce qui devait constituer une page a été réduit en un paragraphe, car l'écrivain a préféré le style au réalisme quelques fois. [...]
[...] Flaubert n'arrive pas a oublié le romantisme, on peut le voir quand Emma lis ses livres répétitifs et niais, ce qui pousse Flaubert à continuer de rêver à ses désirs romance et a l'exotisme comme quand il fait référence aux sultans a longues pipes, pâmées sous des tonnelles au bras de bayadères, djiaour, sabres turcs, bonnets grecs . Flaubert est d'ailleurs parti en Orient, sans doute là où il a puisé son inspiration. C'est ce même désir d'évasion dont rêve Emma lorsqu'elle éprouve un dégoût par rapport au monde qui l'entoure. Lors de son mariage avec Charles, nous pouvons voir en opposition d'un côté ses sentiments qui se traduisent par le désir d'une belle cérémonie et de l'autre côté la réalité avec son père qui ne pense qu'a la nourriture et aux plaisirs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture