Le bonheur, essentiel à l'homme et à son existence, constitue sans doute l'une des thématiques fondamentales de la littérature et de la philosophie, dans la mesure où elle se trouve à la base de nombreux essais. Jean-Paul Sartre écrivait peu après la fin de la deuxième guerre mondiale : « Sur cette terre qui saigne, toute joie est obscène, et les gens heureux sont seuls. » Le propos du penseur français interpelle : volontiers provocateur, l'auteur de La Nausée exprime ici une problématique qu'il va développer tout au long de son œuvre. Toutefois, cette vision de l'homme n'est-elle pas trop réductrice ? Ce point de vue pessimiste porté sur le monde ne permet-il pas également, même chez Sartre, une autre lecture, plus porteuse d'espoir ? La réflexion qui suit apportera peut-être quelques éléments de réponse à ces questions
[...] Sartre lui-même écrivait : Il suffit qu'un homme aime tous les hommes d'un amour sans partage pour que cet amour s'étende de proche en proche à toute l'humanité. Enfin, de mon point de vue, le bonheur existe sur cette terre, mais il est communicatif : Un homme heureux n'est jamais seul, son bonheur irradie et se communique à ses semblables. L'homme s'interroge souvent sur des questions existentielles. Pourquoi vit-on ? Nous vivons aussi simplement pour être heureux. Malgré tous les malheurs du monde, le bonheur existe quelque part. [...]
[...] Commentaire : Sur cette terre qui saigne, toute joie est obscène, et les gens heureux sont seuls. - Jean-Paul Sartre Le bonheur, essentiel à l'homme et à son existence, constitue sans doute l'une des thématiques fondamentales de la littérature et de la philosophie, dans la mesure où elle se trouve à la base de nombreux essais. Jean-Paul Sartre écrivait peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale : Sur cette terre qui saigne, toute joie est obscène, et les gens heureux sont seuls. [...]
[...] Prenons par exemple le cas du tremblement de terre survenu il y a quelques mois au Chili ; les hommes et les États se sont mobilisés pour aider les victimes, que ce soit en leur apportant de l'argent, en reconstruisant leur maison, mais également en leur redonnant la volonté de vivre, ou plutôt de revivre après cette tragédie. On voit donc par là que l'homme est proche des autres individus. Même si des conflits demeurent, qui parfois prennent beaucoup d'importance et aboutissent malheureusement à des guerres ou attentats, l'homme reste solidaire avec son prochain. [...]
[...] Dans cette façon de voir le monde, la société passe donc avant l'individu qui sacrifie une partie de son bonheur personnel à celui de la société qui l'entoure. Être heureux, c'est être différent des autres qui ont sacrifié une partie de leur bonheur. Et être différent, c'est tout simplement être seul. Cette situation est donc obscène pour Sartre, car contraire à ses opinions et à l'idéologie communiste. L'homme heureux est donc égoïste et seul. Pourtant, l'homme ne reste pas sans agir face aux misères du monde. [...]
[...] Son propos s'inscrit en plein dans ce courant de pensée qui naîtra entre les deux guerres. En 1951, lorsque Sartre écrit son œuvre Le Diable et le Bon Dieu, pièce à laquelle cette citation est empruntée, le contexte politique mondial est instable ; on se pose de grandes questions sur l'avenir, suite au chaos de la Seconde Guerre mondiale, qui a marqué toute l'humanité. Les plaies de cette terrible période ne sont pas totalement refermées. Sartre pense donc que les hommes ne peuvent parler de bonheur après ces épreuves. [...]
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