Mais ici, la scène surprend. La scène n'est pas du tout in medias res : c'est un personnage appelé Prologue qui vient nous parler. Le prologue, personnage éphémère remplacé par la suite par le choeur, nous présente la scène (...)
[...] C'est le rôle du prologue de nous les donner, mais surprise. Ces personnages vont jouer l'histoire d'Antigone : on désigne tout d'abord les acteurs et leur physique blond, maigre De plus, ils ont des activités d'acteurs en coulisses et ne sont pas encore dans leur personnages : les indications du prologue concernent plus le physique des acteurs que les caractères des personnages. Cette façon originale de présenter ces personnages dénote une volonté de la part d'Anouilh de prendre de la distance d'avec les conventions. [...]
[...] Ce prologue va intervenir comme s'il était le metteur en scène. Omniscient, il sait tout d'avance, voit tout, connaît même les pensées, et nous renseigne sur le passé présent et futur des personnages. Ainsi peut on noter l'écart entre le personnage d'Antigone et son actrice : Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure ce qui montre que le Prologue n'est qu'une avant-pièce entre guillemets. Normalement, lors de la scène d'exposition, les personnages principaux et l'intrigue sont exposés par un dialogue qui ne s'adresse pas directement au public. [...]
[...] En effet, ils ont des activités que l'on peut avoir nous aussi : tricoter ou jouer aux cartes Il y a donc à la fois une distanciation public/personnages et une volonté de rapprochement, d'identification, à l'image de la conversation du prologue, très originale : nous, vous Le prologue prend un ton à la fois familier c'est la petite maigre, là-bas ) et tragique avec le champ lexical de la mort et de la fatalité (mourir, vivre, tragédie, Antigone qui pense à la mort Au lieu du vers soutenu, la pièce est en prose familière Cela provoque des ruptures inattendues qui attirent notre attention, car le tragique est mêlé à la vie quotidienne, à la noblesse, au peuple. Volonté de distanciation avec la tragédie ? Anouilh créé une nouvelle étrangeté en annonçant directement la fin de la pièce : Antigone va mourir. [...]
[...] Il a accepté par devoir le poste de roi. La fatalité l'a poussé à prendre des responsabilités qu'il ne voulait pas, et l'a transformé, il laissera Polynice sans sépulture et punira de mort. Eurydice est la femme de Créon. Elle a dans la pièce un rôle passif, passant son temps à tricoter, comme pour symboliser le temps qui passe. On a l'impression que la tragédie se passe à côté d'elle et qu'elle ne la concerne pas : une victime de plus de la fatalité. [...]
[...] Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d'Œdipe, Etéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Etéocle, l'aîné, au terme de la première année de pouvoir ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. [...]
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