Commentaire composé de la huitième scène (vers 992 à 1011) de l'Acte III de la pièce de Racine Andromaque. Les figures de style et autres procédés stylistiques y sont analysés.
[...] D'autre part, Andromaque parle d'elle-même à la troisième personne du singulier Andromaque (v.1005). De cette façon, elle fait la distinction entre une Andromaque choquée par la violence; la barbarie de la bataille : le passé, et une Andromaque qui doit penser au futur, et surmonter cette épreuve. Deuxièmement, Andromaque a été traumatisée par cette scène d‘épouvante, qui représente plus qu'un souvenir : ainsi elle peint le tableau de la prise de Troie par les Grecs. La force de ce passage dramatique réside en une scène violente, caractérisée par une vision d'horreur. [...]
[...] Notamment, l'accent tonique est placé sur Hector au vers 993, l'autel vers 996, palais au vers 1000. L'importance qu'accorde Andromaque à ces valeurs telles que la fidélité, la religion, le patriotisme est ainsi mise en valeur. La vision d'horreur et de barbarie est révélée dans cette mise en scène de la prise de Troie par les Grecs. Andromaque constitue un véritable témoignage dénonçant Pyrrhus coupable de telles atrocités. D'abord, la tirade d'Andromaque concentre à la fois un discours à valeur descriptive mais aussi narrative comme nous le montre l'abondance de verbes d'action, tels que entrant (v.1000), faisant un passage (v.1001), échauffant (v.1003). [...]
[...] Ainsi, nous remarquons l'assonance en an (v. 996) principalement concentrée sur le terme : ensanglantant mais aussi embrassé Ce procédé phonétique qui intensifie les derniers instants de la vie d'Hector, souligne la lenteur du sang qui se répand. De cette façon, Andromaque accentue la souffrance ressentie par son défunt mari. Les rimes suivies et suffisantes entre cruelle et éternelle (v.997 et 998), cumulées à la répétition du mot nuit donnent l'impression d'une souffrance perpétuelle pour Andromaque et pour les Troyens depuis la chute de Troie. [...]
[...] Par haine contre son bourreau qui lui ôta son mari Hector, elle conte la bataille de Troie. Le passé ressurgi brutalement. La vivacité du discours, concourt au réel de la scène. La violence du souvenir n'en est que plus accentuée et illustre la souffrance du personnage. Le grand dramaturge, Jean Racine a eu l'audace de repousser la règle de la bienséance jusqu'à son extrême limite. [...]
[...] La veuve d‘Hector, Andromaque, incarne dans cette tirade un personnage de conviction et déterminé. Comme tout héros tragique, elle lutte contre le pouvoir, l'autorité car elle est soumise à un destin contraire mais en vain. Elle semble avoir fait son choix : défier Pyrrhus. De cette manière, l'anaphore du verbe dois (v.992-993-995) exprime une remise en question du devoir, le désir d'affronter ce qu'on lui impose. En outres, la succession de phrases interrogatives en début de cette tirade, sont oratoires, telle que Dois-je les oublier, ne souvient plus ? [...]
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