Il est fréquent que les personnages principaux n'apparaissent pas dans la première scène. C'est le cas dans Dom Juan. Deux domestiques sont chargés de l'exposition. La pièce commence devant un palais derrière lequel on aperçoit un jardin ; Sganarelle, le valet de Dom Juan et Gusman, écuyer d'Elvire son en train de converser. A la fin de la scène, Sganarelle dresse un terrible portrait de son maître dans une longue tirade.
En considérant cette tirade comme un élément important de l'exposition, nous verrons d'une part ce qu'elle nous apprend sur le personnage principal et d'autre part, ce que le valet, par ses paroles, révèle indirectement de lui-même.
[...] 2) Un beau parleur
Sganarelle parle beaucoup plus que Gusman. Il aime parler, comme son maître : il est un homme de discours : mimétisme du valet. Sganarelle cherche à bien parler. Il emploie un vocabulaire bien choisi tel que « le courroux du Ciel ». Il fait aussi une métaphore filée du portrait : « ébauche », « achever le portrait », « coup de pinceau », ce qui n'est pas le langage du dernier des domestiques. (...)
[...] En considérant cette tirade comme un élément important de l'exposition, nous verrons d'une part ce qu'elle nous apprend sur le personnage principal et d'autre part, ce que le valet, par ses paroles, révèle indirectement de lui-même. Portrait de Dom Juan Rang social Dans cette scène, une tirade de Sganarelle doit nous arrêter particulièrement car elle nous informe sur le rang de Dom Juan. Un grand seigneur méchant homme Sganarelle emploi cette expression car Dom Juan est un homme de la plus haute noblesse. Par ailleurs, si l'on considère la composition du portrait de Sganarelle, ici, il considère deux aspects de Dom Juan qui font de celui-ci le parfait libertin. [...]
[...] Il mélange tout : croyance, religion, superstition, etc Des ambiguïtés Sganarelle est un homme plutôt sympathique avec de petits défauts tels que la vanité. Cependant, il existe une certaine ambiguïté chez lui. Le spectateur pourrait se poser quelques questions sur lui telles que A qui ai-je affaire ? Est-il un homme sympathique à prendre en pitié ou une sorte de filou manipulateur ? C'est quelqu'un de peu clair. Sganarelle fait un portrait très négatif de son maître et insiste sur son malheur en tant que valet, il suscite la pitié. [...]
[...] Impiété Sganarelle insiste aussi sur la non croyance en la religion. Dom Juan n'a absolument pas peur de la sanction divine, il n'y pense même pas. Annonce de deux thèmes : endurcissement au pêché et châtiment divin On distingue l'annonce de deux thèmes dans la pièce : l'endurcissement au péché, il persiste dans se péchés et devient un pêcheur endurci. Il recevra même au fil de l'histoire, des avertissements de plus en plus officiels. Le châtiment est réel et de plus en plus grand. [...]
[...] Il aime parler, comme son maître : il est un homme de discours : mimétisme du valet. Sganarelle cherche à bien parler. Il emploie un vocabulaire bien choisi tel que le courroux du Ciel Il fait aussi une métaphore filée du portrait : ébauche achever le portrait coup de pinceau ce qui n'est pas le langage du dernier des domestiques. Des prétentions à la culture Il utilise des termes latins inter nos pour jouer à l'homme cultivé, il multiplie aussi les allusions culturelles : allusion au roi Sardanapale qui vivait dans la luxure, citation de poètes latins. [...]
[...] Il se libère en parlant à Gusman, il se défoule même. Doit-on se demander s'il est bien sincère ? Et si cela ne cache pas une sorte de fascination. Conclusion Le portrait de Dom Juan et la personnalité de Sganarelle nous donne envie d'en savoir plus sur les personnages. La curiosité du spectateur est éveillée, il veut connaître ce personnage en dehors du commun, nous sommes aussi curieux de connaître la relation entre ce drôle de valet et ce maître étrange. [...]
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