Le texte de Maïssa Bey traduit une solitude concrète. Elle se matérialise sur le papier avant tout. Elle est, en effet, visible à l'œil nu par les nombreuses occurrences des pronoms personnels. Ceci dit, prendre une attitude descriptive du corpus semble nécessaire à ce stade.
En effet, dans ce chapitre, nous nous concentrerons, dans un premier temps, sur la description matérielle du corpus. Un travail indispensable à l'étude de tout texte. Indispensable parce qu'il va, à notre sens, permettre de voir dans quelle mesure la typographie peut révéler des pistes d'interprétations. Il ne met pas seulement en exergue l'aspect fragmentaire du texte, mais il permet, également, d'étudier la relation qui existe entre le corpus et la poésie algérienne populaire féminine.
[...] Action : la rupture entre les deux protagonistes. État terminal : La mort de l'héroïne (Nadia). De notre part, ce qui nous reste à faire, c'est de procéder à une autre sorte de description indispensable dans notre travail : une description matérielle des pages. Pour commencer cette description, il faut rappeler d'abord que le récit a le choix entre trois possibilités : - soit l'ordre chronologique, - soit la présentation in media res[6], avec retour aux origines, - soit l'ordre éclaté avec de perpétuelles analepses[7] et prolepses[8] Qui déroute parfois le lecteur. [...]
[...] Dans les deux cas, il appartient au lecteur de poursuivre sa réflexion engagée par l'auteur. De ce fait, il participe à l'achèvement de l'œuvre. Cette dernière se propose telle qu'une œuvre ouverte selon le lexique d'Umberto Eco. Chez Maïssa BEY, l'aspect fragmentaire dépasse le niveau macrostructurale du texte pour aller jusqu'au sa microstructure : jusqu'aux phrases. Ces phrases courtes définissent le style beyen comme un style d'un télégramme (Bayou p. 103). Un style haché et déchiré qui symbolise le caractère des personnages[15] beyens. [...]
[...] 370) Notre premier pas est de faire le relevé[24] statistique de toutes les phrases. Le deuxième est de comparer entre les différents mètres dégagés. Le mètre hexasyllabique est de loin le plus fréquent phrases contre 118 phrases octosyllabiques phrases pentasyllabiques. Bref, le mètre décasyllabique ne vient qu'en huitième position. À ce niveau, l'enquête ne montre guère de faits, ni d'écarts saillants. Il apparait donc que l'auteur n'a ni privilégie ni évite-t les phrases de 10 syllabes de façon significative dans son texte. [...]
[...] On a l'impression que cela se déroule sous nos yeux, en temps réel. Le père constitue le centre autour duquel gravitent [les personnages]. Il est nécessaire comme nous l'avons vu pour fonder leur personnalité. Toutefois, il est absent et cette absence constitue une fracture, voire une cassure identitaire pour les [personnages Beyens] (Mezali p. 139) Prêtresse de la langue, elle respecte son sacerdoce en mettant en avant la nécessité de donner la parole aux mots Dès lors dans le couvent de la littérature, dans ce couvoir où les mots attendent leur maturité, elle délègue à l'écriture le pouvoir de faire couver la parole, de faire éclater au grand jour les sanglots retenus au creux de ces pages (Zegrar p. [...]
[...] Poésies ininterrompues) La seule fonction de l'épigraphe que nous pouvons déceler semble être la troisième fonction énumérée par GENETTE. Elle concerne beaucoup plus l'identité de l'auteur. Paul ELUARD, par sa célébrité, attire l'attention du lecteur à la poésie moderne. Ainsi, GENETTE confirme, dans sa troisième fonction, que dans une épigraphe, l'essentiel bien souvent n'est pas ce qu'elle dit, mais l'identité de son auteur, et l'effet de caution indirecte que sa présence détermine à l'orée d'un texte (1987, p. 147) Epigraphié par Paul Eluard, le texte s'engage dans la perspective de la poésie. [...]
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