« Après trois ans » est un poème extrait du premier recueil poétique Poèmes saturniens de Paul Verlaine, qu'il publia 1866 chez l'éditeur Alphonse Lemerre. « Après trois ans » est le troisième poème de la section Melancholia de ce recueil lyrique. Le recueil entier des Poèmes saturniens comporte des poèmes mélancoliques comme l'adjectif saturnien, qui fait référence à Saturne, planète tutélaire des mélancoliques, l'indique. Cet ouvrage parle particulièrement de la douce Elisa, la soeur adoptive de Paul Verlaine, qui repoussera fermement les avances amoureuses de ce dernier.
[...] Puis une seconde partie portera sur le souci du réalisme qui parcourt ce poème. Après le refus d'Elisa et son départ avec son mari, Paul Verlaine succomba à un chagrin d'amour désespéré. Paul Verlaine raconte en fait une promenade souvenir lors de son retour sur les lieux évocateurs d'Elisa. Malgré sa résolution d'accepter la décision d'Elisa, il ne peut résister à ce besoin de revenir sur les lieux fréquentés ensemble, de se remémorer ces souvenirs. Ainsi, Paul Verlaine pousse tout d'abord une « porte étroite qui chancelle », ce qui témoigne la vieillesse qu'a accumulé le lieu. [...]
[...] En effet, « rien n'a changé », Paul Verlaine aurait « tout revu ». « Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin », ce qui avec le mot « toujours » apporte une notion de souvenir. La répétition de l'expression « comme avant » dans le premier vers du premier tercet accentue encore un peu plus la même notion. L'idée de la mémoire et du souvenir est à nouveau transmise avec le vers « Chaque alouette qui va et vient m'est connue. ». Enfin, on retrouve dans ce texte une dimension amoureuse. [...]
[...] Tout d'abord, la situation est romantique : Une promenade matinale « dans le petit jardin » fleuri sous la rosée. De plus « l'humble tonnelle » évoque l'intimité qu'aurait partagée Paul et Elisa, avant. De plus, on retrouve la mention de différentes fleurs comme « les roses », « les grands lys » ou le « réséda » qui se rapporte respectivement à l'amour passionnelle, à la pureté des sentiments et à la tendresse : En fait, ces fleurs rappellent l'Amour. [...]
[...] Le poème devient alors plus vivant. Deuxièmement, Paul Verlaine se veut impressionniste. Il essaye donc de nous faire ressentir sa mélancolie, la douleur mais aussi le besoin qu'il éprouve à se rappeler de ces souvenirs : Il veut transmettre les sensations grâce à l'impression. On remarque dans « Après trois ans » les indicateurs sonores « murmure argentin », l'ambiance des parfums « l'odeur fade du réséda » et les couleurs « les roses ». Il y a une juxtaposition d'impressions visuelles, sonores et olfactives qui transmet correctement les sensations d'une visite dans ce jardin fleuri. [...]
[...] Cette ambiance inspire forcément au discours sentimental. De plus, on rencontre ici une dimension musicale avec le jet d'eau et le tremblement doucement bruyant des roses qui ramène aux principes de Paul Verlaine : La musique des vers et le recours au vocabulaire musical. Paul Verlaine a ainsi exprimé et tenté de faire ressentir la mélancolie et les regrets qui le traversent quant à la décision d'Elisa. Il retourne sur les lieux connotant l'amour pour se rappeler et revivre les souvenirs amoureux qu'il éprouvait pour Elisa. [...]
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