- On ne sait pas exactement à qui est dédié ce sonnet du "prince des Poètes"...
- Plusieurs hypothèses peuvent être émises, notamment celles-ci : soit Ronsard a écrit ce poème pour une certaine Marie Dupin qu'il aimait et qui est disparue jeune encore ; soit ce poème est commandé et fait allusion à Marie de Clèves, maitresse d'Henri III...
- En tous cas, l'éloge fait à la femme aimée décédée dans sa jeunesse est ici remarquable, dans ce sonnet à la structure syntaxique singulière (deux phrases seulement), construite sur une comparaison fondatrice et laudative (...)
[...] Une certaine douceur est diffusée par les allitérations en m : comme, mois, mai. De plus, des assonances en a (mois, la, la) et en oi (voit, mois) créent des échos sonores qui dessinent une certaine harmonie agréable à l'ouïe. Le vers 2 est construit sur un rythme binaire, qui souligne le parallélisme du vers, tandis que les allitérations en s donnent de la fluidité au vers. L'expression belle jeunesse personnifie la rose ; ceci anticipe la venue du comparé (la femme, donc). [...]
[...] L'emploi de la 2e personne du singulier souligne le caractère intime des liens qui unissait cette femme au poète ; ce sonnet est bien une adresse à la femme aimée (comme si elle était toujours vivante d'autant plus pathétique qu'elle est décédée et restera sans réponse. Cette apostrophe directe la rend plus présente, la rend immortelle en quelque sorte : même morte, elle vit toujours sous la plume habile du poète. Le champ lexical de la jeunesse est toujours de mise : première jeune nouveauté : c'est là en quelque sorte un pléonasme, d'où un effet très net d'insistance, renforcé par la coordination et et l'allitération en n : jeune, nouveauté. [...]
[...] * Abréviations : v : vers * EXPLICATION Introduction On ne sait pas exactement à qui est dédié ce sonnet du prince des Poètes Plusieurs hypothèses peuvent être émises, notamment celles-ci : soit Ronsard a écrit ce poème pour une certaine Marie Dupin qu'il aimait et qui est disparue jeune encore ; soit ce poème est commandé et fait allusion à Marie de Clèves, maitresse d'Henri III En tous cas, l'éloge fait à la femme aimée décédée dans sa jeunesse est ici remarquable, dans ce sonnet à la structure syntaxique singulière (deux phrases seulement), construite sur une comparaison fondatrice et laudative. Plan On peut distinguer 2 mouvements dans ce sonnet : Dans les quatrains, Ronsard développe longuement le comparant, à savoir la vie et la mort de la rose. Le 2ème mouvement (les tercets) présentent le comparé, c'est-à-dire la femme aimée décédée, qui est interpellée et prend le pas sur la rose, pour finalement s'y assimiler au vers 14. [...]
[...] Au v 10, le terme quand introduit une indication temporelle renvoyant à un pas révolu, tandis que l'imparfait honoraient présente une valeur itérative. L'expression la Terre et le Ciel fait écho au v 3 ciel jaloux ; la femme est assimilée à une sorte de déesse devant laquelle les espaces célestes et terrestres (et donc tout l'univers, finalement s'inclinent ! Il s'agit là d'une personnification hyperbolique. beauté rime avec nouveauté : cette rime riche assimile la beauté, la grâce à la jeunesse Les vers 9 et 10 exaltent donc la vie, la jeunesse, la beauté de la femme, dont la mort est ainsi susceptible d'émouvoir, d'ébranler littéralement l'univers tout entier. [...]
[...] L'adjectif mort est à une position clé, juste avant la césure ; on observe aussi une homéotéleute éloquente : mort rime avec corps La tournure restrictive ne que revêt un côté absolu, catégorique : la fusion entre la fleur et la femme est totale ici. Le sonnet présente un aspect assez circulaire, avec la reprise du terme roses qui fait écho au v 1 ; la rose est évidemment symbole de beauté, c'est aussi la fleur de l'amour La femme-rose a ainsi accès à l'immortalité, toute assimilée qu'elle est à la rose, par-delà la mort même Conclusion Ronsard s'adonne ainsi à une célébration éternelle de la femme aimée, mortelle, dans un sonnet remarquablement construit, à la grande richesse musicale. [...]
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