Commentaire de texte détaillé en plusieurs parties - bac français.
[...] C Une théâtralisation qui cherche à reproduire l'impression de vie Ronsard joue également sur la forme du sonnet pour donner vie à une scène narrative. Il joue sur le récit, il s'appuie sur un rythme original qui fractionne à loisir le décasyllabe mais toujours pour créer cette impression de vie et de naturel, pour imiter la course par bonds irréguliers de l'animal. Tel est l'effet produit par le premier enjambement : (détruit / L'oiseux cristal) mais aussi par les césures de la deuxième strophe comme si le pas de l'animal devenait plus assuré et plus régulier dans sa course : « Et seul, / et sûr, / loin de chien et de bruit / 2 / 6 Or sur un mont, / or dans une vallée, » 4 / 6 Cette strophe joue aussi sur la longueur des mots les deux premiers vers multiplient les monosyllabes tandis que les deux autres utilisent davantage des termes de deux voire trois syllabes. [...]
[...] La mise en scène est au service d'une leçon. Ronsard propose un effet une explication liée aux forces inéluctables qui poussent à céder à la tentation amoureuse, et à perdre tout contrôle devant un regard, redouté mais recherché avec force. Le premier sujet grammatical d'un verbe d'action de son poème est en effet « le printemps » dont la vigueur est symbolisée par l'audace d'un enjambement dès le premier vers. Cette personnification propose une clé de lecture pour présenter une approche sensualiste de la nature et de l'amour. [...]
[...] » propose un autre regard plus distancié qui ouvre le champ de vision comme celui de l'imagination. Enfin le parcours se termine sur des gros plans sanglants afin de plonger le lecteur dans la pitié et la compassion par cet effet de contraste entre l'espace et le détail tragique. Cette vision est inversée dans la dernière strophe car si le chasseur n'est pas présent dans la première partie du récit - le trait seul est évoqué par synecdoque la même figure de style est utilisée pour l'origine de la blessure qui foudroie le poète. [...]
[...] I Une comparaison très théâtralisée A Ce poème met en scène un double destin qui développe une comparaison entre le chevreuil et le poète. Ronsard joue sur la dramatisation grâce à la structure du sonnet. Il choisit de rédiger son poème en une seule phrase afin d'imposer une lecture ininterrompue mais qui comprend deux chutes : La première est fortement marquée au vers 11 : L'image est très violente par la double connotation de la couleur rouge, par l'allitération de gutturales et de dentales : « D'un trait meurtrier / empourpré de son sang : ». [...]
[...] Le lecteur dans le champ lexical de l'arc et des flèches (arc, trait meurtrier, Tira mille traits) retrouve le lieu commun de Cupidon, qui sert traditionnellement à suggérer le coup de foudre B Un jeu traditionnel sur le coup de foudre Ronsard a pris soin de donner la raison de la douleur qui le saisit sous une forme métaphorique classique, empruntée à Pétrarque celle de la synecdoque « un œil ». Il renvoie à la vision traditionnelle de la femme maléfique et le lecteur retrouve le mythe d'Actéon coupable d'avoir observé Artémis et transformé en cerf. Le chasseur est devenu la proie de ses chiens et périt comme les nombreux chevreuils qu'il avait lui-même tués. De même pour augmenter l'analogie il emploie une personnification au vers huit en parlant de « pied » pour l'animal. [...]
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