Sciences humaines et arts, La Colonie scène 13, Marivaux 1750, habileté rhétorique, révolte d'Arthénice, révolte de Mme Sorbin, satire des hommes, esprit des Lumières, revendications des femmes, seigneur Timagène, lecture analytique
Marivaux est un auteur et un dramaturge du XVIIIe siècle. Il est surtout connu pour sa pièce "L'ile des esclaves" dans laquelle il imagine des naufragés qui vont tenter d'inverser le rapport maître-valet sur l'île sur laquelle ils ont échoué. Dans "La Colonie", pièce moins connue, Marivaux reprend le même
procédé que dans "L'ile des esclaves", mais il s'intéresse cette fois à la relation homme-femme. Ainsi des naufragés qui ont fui leur pays à cause de la guerre se retrouvent sur une île où aucun système politique n'est en place.
Ils décident alors de mettre en place un gouvernement, à l'image de celui qu'ils connaissaient, c'est-à-dire qu'ils décident d'appliquer un système patriarcal dans lequel seuls les hommes ont le pouvoir. Mais les femmes n'entendent pas les choses de la même manière, ainsi Arthénice et Mme Sorbin tentent de faire évoluer les mœurs et décident de se révolter pour revendiquer le droit des femmes à gouverner. À la scène 13, elles exposent leur projet au seigneur
Timagène, à Hermocrate et à M. Sorbin.
[...] Arnolphe a fait élever Agnès, la fille d'une paysanne, dans un couvent, à l'abri du monde 1). Il l'a tenu dans l'ignorance afin qu'elle ne le trompe pas car il projette de l'épouser, or sa plus grande peur est d'être cocu. Il va alors essayer de lui inculquer les règles de conduite que doit suivre toute bonne épouse. A la scène 2 de l'acte III il va délivrer lors d'une tirade un véritable sermon sur le mariage à celle qu'il projette d'épouser. [...]
[...] Cette tirade qui tourne Arnolphe en dérision a pour autre but de dénoncer une pensée que Molière trouve surannée. - A travers son personnage, comme à travers de nombreuses comédies, Molière dénonce le mariage arrangé, mariage d'intérêt qui ne prend pas en compte les sentiments des époux (ou futurs époux). Ainsi Arnolphe utilise des impératifs pour contraindre Agnès et l'obliger à l'épouser. Le présent « je vous épouse » trahit un impératif, une sorte de destin inéluctable dans lequel Agnès n'est qu'un objet, ce qui transparaît grammaticalement. [...]
[...] Arnolphe se lance dans une tirade très construite afin de persuader Agnès de sa conception du mariage, il transforme son discours en sermon. La structure de la tirade. - La tirade d'Arnolphe est extrêmement construite et bien menée. Elle débute par un appel à l'attention à il nomme explicitement son destinataire « Agnès » et utilise l'impératif pour capter son attention. Les didascalies internes « laissez là votre ouvrage » « levez un peu la tête » « tournez le visage » ainsi que la didascalie « mettant son doigt sur son front » soulignent cette interpellation. [...]
[...] - Ensuite nous pouvons dire que le ton de la tirade est volontairement moralisateur avec la forte présence du champ lexical du devoir et de l'honneur. Enfin Arnolphe recourt à la diabolisation de l'adultère en prenant appui sur des préceptes religieux. Il oppose ainsi une conduite morale au libertinage caractérisé par une légèreté des mœurs. L'adultère est donc mis en évidence par la répétition du terme « coquette » ainsi que par les sonorités comme les vers 46 et 47 qui font rimer « vilaines » avec « fredaines ». [...]
[...] Nous pouvons ainsi dire que cette tirade est extrêmement construite, elle montre qu'Arnolphe s'est préparé depuis longtemps à ce discours et qu'il a une position arrêté sur le mariage. Un sermon sur le mariage. La tirade d'Arnolphe sur le mariage prend des allures de sermon, dispensant le barbon de toute argumentation. Il est le porte-parole d'une vision archaïque du mariage. - Le discours prend un ton moralisateur dès le vers 22 avec le vers sous forme d'adage « le mariage [ ] n'est pas un badinage ». [...]
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