Le Colonel Chabert, Honoré de Balzac (1844), réalisme et fantastique, commentaire de texte, description cauchemardesque, La Comédie Humaine, hyperbole, espace dangereux, termes scientifiques, éléments réalistes, avocat Derville
Ce document est un commentaire composé de l'extrait allant de "Laissez-moi établir des faits" à "champignon" du "Colonel Chabert" d'Honoré de Balzac. Honoré de Balzac est connu comme l'un des plus grands écrivains français dans l'histoire de la littérature. Il a écrit plus de nonante romans et nouvelles qui sont parus de 1829 à 1855. Cette collection a été réunie sous le nom de "La Comédie Humaine". "Le Colonel Chabert", paru en 1844, fait partie de ses nombreuses oeuvres. Laissé pour mort, le Colonel Chabert revient à Paris et cherche l'aide de l'avocat Derville pour retrouver sa femme et sa fortune.
L'extrait que nous nous proposerons d'étudier parle du moment où le colonel se présente devant son avocat et raconte son histoire insolite. Nous nous proposerons d'expliquer ce texte à travers la problématique suivante : comment Balzac incorpore-t-il le réalisme dans une description cauchemardesque ? Nous développerons cette problématique en deux axes. Dans un premier temps, nous verrons la description d'un événement cauchemardesque en abordant l'endroit entre la vie et la mort, l'espace dangereux, et la souffrance du colonel.
[...] Tout cela rattache au réalisme et à la crédibilité de l'histoire racontée par le Colonel Chabert à son avocat. En voulant expliquer comment l'auteur incorpore le réalisme dans une description cauchemardesque, Honoré de Balzac vise à faire une description cauchemardesque en expliquant les difficultés et souffrances du Colonel. Balzac utilise aussi des caractéristiques réalistes avec des descriptions très précises et met en valeur l'ethos du personnage. Ceci n'est pas sans rappeler La peau de chagrin, une autre oeuvre de Balzac, dans laquelle il mélange réalisme et fantastique. [...]
[...] Cette hyperbole, “je n'ai jamais retrouvé nulle part”, illustre un silence qui a marqué Chabert, un silence dont il s'en rappelle encore. Le silence le suit comme un cauchemar. Ses exemples illustrent davantage la description d'un événement cauchemardesque faite par le Colonel Chabert. Mais la description de l'événement cauchemardesque n'est pas le seul aspect de ce texte qui mérite notre intérêt. Il y est également question des éléments réalistes incorporés par Balzac. En premier lieu, nous voyons que le colonel fait une description précise des événements qu'il a subit. [...]
[...] Par ailleurs, nous pouvons observer une récurrence de termes provenant du champ lexical de l'anatomie humaine. Balzac utilise des mots comme “bras”, “crâne”, et “reins”. Nous voyons qu'en optant pour ce procédé, l'auteur rattache ce texte directement à la science en incorporant le corps humain car celui-ci représente la science. Ce rapprochement renforce l'aspect réaliste de l'expérience du colonel. Ceci n'est pas sans ajouter que Balzac incorpore aussi les effets qu'une personne expérience après un choc: “Quoique la mémoire de ces moments soit bien ténébreuse” et “les souffrances qui ont brouillé mes idées”. [...]
[...] A cela s'ajoutent, les “gémissements poussés” par un “monde de cadavres” que Chabert a “cru entendre”. Ceci donne ainsi aux morts un statut de vivants. Cet exemple montre une ambiguïté propre aux visions cauchemardesques. Dans la suite de son récit, le colonel évoque “un bras qui ne tenait à rien, le bras d'un Hercule un bon os auquel du[t] [son salut”. Notons que ceci établi un lien explicite entre la vie et la mort, car Chabert doit sa vie a un cadavre. [...]
[...] Ensuite, nous pouvons citer l'exemple exprimé par le colonel: “En me renversant, soit à droite, soit à gauche, j'avais e´ôté sans doute couvert par le corps de mon cheval qui m'empêcha d'être e´écrasé́ par les chevaux”. Ce modalisateur met en valeur l'intégrité intellectuelle du Colonel et donnant un aspect vraisemblable à son récit. Tout cela ajoute à l'aspect réaliste du passage. En second lieu, nous remarquons que l'auteur fait allusion à des termes scientifiques réels pour insister sur le vraisemblable de ce passage. Nous pouvons citer l'exemple du colonel racontant les effets qu'auraient eu ses blessures: “un tétanos, ou m'auront mis dans une crise analogue à une maladie nommée, je crois, catalepsie”. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture