Apollinaire publie en 1914 ses premiers "idéogrammes lyriques" auxquels il donnera plus tard le nom de Calligrammes. Le recueil est publié en 1918 sous le titre de "Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre" (1913-1916). L'objectif d'Appolinaire est de revenir à l'idéogramme, signe graphique minimal qui, dans certaines formes d'écriture, constitue un mot, une expression voire une notion. L'oeil du lecteur doit saisir le calligramme d'un seul et unique regard comme un tableau. Néanmoins, il est très important de le lire pour en retirer tous les arômes.
[...] La Colombe poignardée et le jet d'eau, Calligrammes de Guillaume Apollinaire Appolinaire publie en 1914 ses premiers "idéogrammes lyriques" auxquels il donnera plus tard le nom de Calligrammes. Le recueil est publié en 1918 sous le titre de "calligrames , poèmes de la paix et de la guerre" (1913- 1916).L'objectif d'Appolinaire est de revenir à l'idéogramme , signegraphique minimal qui , dans certaines formes d'écriture, constitue un mot , une expression voire une notion . L'oeil du lecteur doit saisir le calligramme d'un seul et unique regard comme un tableau. [...]
[...] Le monde pleuré par le poète est donc ici double. La partie supérieure de la fontaine se différencie du jet par sa typographie en majuscule qui nous font penser aux titres des coupures de journaux. L'aspect terre-à-terre de la phrase évoque une nouvelle lue et pouvant entraîner la tristesse et l'angoisse. " Ceux qui font partie " fait écho aux prénoms masculins évoqué plus haut. De plus, la fontaine s'oppose à la phrase inférieure qui frappe par sa poéticité (phrase nominale, métaphore du laurier qui saigne.) Les deux parties de la fontaine traduisent une même réalité guerrière avec des types de langage différents. [...]
[...] La connaissance du contexte de rédaction permet de s'imaginer la fonction symbolique du motif de la colombe poignardée en effet au moment de l'écriture nous sommes dans l'univers de la guerre. Les mots du titre de la colombe sont dispersés mais le sens est déplacé. C'est en effet l'univers intime du poète qui semble dévoilé ici par la litanie des prénoms féminins, dont l'un est plus particulièrement mis en valeur : MARIE.C'est leur disparition qui les "poignarde". Le ton élégiaque d'un temps passé appelant les amours disparues régit l'ensemble de cette ouverture : "Où êtes-vous jeunes filles " La figure de la compagne perdue, Marie Laurencin, domine toutes les autres comme une blessure plus profonde rendue par la disposition centrale du coup de poignard la nommant : " et toi Cette figure fait le rapport entre le motif de la colombe et celui du jet d'eau puisqu'elle parle à la fois de l'univers intime du poète et l'univers artistique, plus présent dans le deuxième motif. [...]
[...] Conclusion : Le calligramme offre plusieurs types de lecture et d'appréhensions. Sa richesse se trouve autant dans les découvertes de la construction du sens de la lecture que dans sa valeur symbolique. Le poète ne se contente ici pas d'une mise en forme calligraphiée, mais va beaucoup plus loin en conservant, enfouie, la forme fixe du sonnet ce qui confère au poème une toute autre dimension. [...]
[...] Le lecteur est amené à différiencer deux parties, le jet d'eau et la source du jet, sorte de fontaine pouvant rappeler la forme d'un oeil. Le lecteur hésite d'abord en ce qui concerne le sens de lecture à adopter, mais la disposition verticale des vers, le sens et la disposition rimique nous entraînent à penser que chaque partie latérale du jet d'eau séparément De plus, le choix du nombre de vers permet au lecteur de refaire un sonnet d'octosyllabes organisé selon un système de rimes complexes. [...]
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