Commentaire composé semi-rédigé de l'extrait Car j'aimais tant l'aube tiré de "Sido" de Colette.
[...] Colette montre son adoration pour la terre. Elle crée des liens avec la nature, elle l'accepte comme une récompense. Elle personnifie la nature : "le brouillard baignait". La nature a des sentiments humains : convulsion, sanglot. La nature lutte pour la vie : "premier souffle", ce qui est amplifié par les allitérations en et en Colette s'éveille à travers la nature, elle assiste à un cadeau privilégié : "l'aube", "l'éclosion" : la naissance de la nature. La nature lui donne à manger. [...]
[...] Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d'avoir mangé mon soûl, pas avant d'avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l'eau de deux sources perdues, que je révérais. L'une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L'autre source, presque invisible, froissait l'herbe comme un serpent, s'étalait secrète au centre d'un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. [...]
[...] Colette fait apparaître le côté maternel de la nature. En effet la nature lui donne à manger, elle s'approprie la nature : "groseille barbue". Elle décrit la nature comme un paradis terrestre : "un bleu original, humide et confus". Rythme ternaire = on a affaire à la description d'un paradis et d'un éden. "révérais" : sa nature est son Dieu, verbe très fort. La nature est un cadeau du ciel, elle emporte ce souvenir jusqu'à la mort : "que j'emporte avec moi". [...]
[...] L'auteur insiste sur la prise de conscience de son bonheur en redoublant le présentatif : "C'est sur ce chemin, c'est à cette heure que je prenais conscience de mon prix . Colette célèbre ainsi Sido qui a permis et favorisé ce contact privilégié avec la nature. B. La complicité nature/enfant Colette se compare à un chien "décrit un grand circuit de chien qui chasse seul" ce qui témoigne de sa grande connivence avec la nature. Notons que Colette cite elle-même le nom "connivence". [...]
[...] Colette est l'oeuvre de sa mère. Ainsi on a une sorte de mise en abyme. De plus, quelques lignes après, la métaphore est renforcée par une description physique d'elle-même : "yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu'après mon retour". Nous avons en quelque sorte une métaphore filée qui met en relief le genre autobiographie. B. Le souvenir émanant d'une scène souvent répétée Colette utilise l'imparfait qui est le temps du récit pour évoquer ses souvenirs d'enfance : "Car j'aimais tant l'aube". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture