Le chapitre 29 fait partie des derniers chapitres du Livre de ma mère, qui en compte 31. Le chapitre 26 a déjà annoncé la fin prochaine de l'oeuvre, avec la locution adverbiale qui ouvre la première phrase : « En somme... » et avec des formules qui renouent avec celles du premier chapitre à propos de la situation d'écriture de l'oeuvre. Le chapitre 27 confirme cette fin pro-chaine avec une première phrase explicite (« Voilà, j'ai fini ce livre et c'est dommage. »), mais comporte encore l'évocation de souvenirs. La dernière phrase du chapitre 27 (« Les fils ne sa-vent pas que leurs mères sont mortelles. ») fait une transition avec le chapitre 28, qui est une adresse directe à tous les fils afin qu'ils fassent montre de leur vivant de plus d'amour et de douceur envers leur mère. Ce chapitre exhibe une nouvelle fonction de l'écriture de l'oeuvre à la fois biographique (sur sa mère) et autobiographique (sur lui-même) que nous sommes en train de lire : l'histoire d'Albert Cohen doit servir de contre-exemple, de repoussoir pour le lecteur, lequel est en effet invité à se comporter avec sa propre mère de manière opposée à celle de Co-hen à l'égard de la sienne. De l'apostrophe aux fils dans le chapitre 28, Cohen glisse naturellement à l'apostrophe aux mères dans le chapitre 29 (...)
[...] Le chapitre 26 a déjà annoncé la fin prochaine de l'œuvre, avec la locution adverbiale qui ouvre la première phrase : En somme et avec des formules qui renouent avec celles du premier chapitre à propos de la situation d'écriture de l'œuvre. Le chapitre 27 confirme cette fin prochaine avec une première phrase explicite Voilà, j'ai fini ce livre et c'est dommage. mais comporte encore l'évocation de souvenirs. La dernière phrase du chapitre 27 Les fils ne savent pas que leurs mères sont mortelles. [...]
[...] Ce chapitre exhibe une nouvelle fonction de l'écriture de l'œuvre à la fois biographique (sur sa mère) et autobiographique (sur lui-même) que nous sommes en train de lire : l'histoire d'Albert Cohen doit servir de contre-exemple, de repoussoir pour le lecteur, lequel est en effet invité à se comporter avec sa propre mère de manière opposée à celle de Cohen à l'égard de la sienne. De l'apostrophe aux fils dans le chapitre 28, Cohen glisse naturellement à l'apostrophe aux mères dans le chapitre I. UNE RÉCAPITULATION ÉLOGIEUSE DES BIENFAITS QUOTIDIENS DES MÈRES A. [...]
[...] o avec une gradation croissante très marquée, l'éloge de cet amour totalement altruiste culmine dans les derniers mots du texte, quand l'athée qu'est Albert Cohen avance que cette charité des mères est telle qu'elle lui fait croire en l'existence de Dieu. Transition : ce chapitre dresse donc la liste des maintes attentions quotidiennes dont les fils sont redevables envers leurs mères. Par là-même, il joue dans l'œuvre le rôle d'une conclusion, puisqu'il synthétise diverses preuves d'amour maternel que l'auteur a évoquées chapitre après chapitre. [...]
[...] C'est l'amour quotidien et fidèle des mères que célèbre ici l'auteur et que synthétise nettement l'expression courage et bonté, chaleur et regard d'amour (l.18), mise en relief par son rythme doublement binaire. Albert Cohen détaille les divers aspects que prend cet amour quotidien des mères, en recourant au procédé de l'accumulation : o Il énumère les gestes maternels de tous les jours : faire les nœuds des lacets arranger nos mèches (l.10), nous border au lit (l.24) o il évoque d'abord le rôle éducatif des mères, comme le montrent les nombreuses occurrences du champ lexical de l'apprentissage : le verbe apprendre avec la répétition de l'expression vous qui nous avez appris et qui martèle cette idée le verbe montrer répété deux fois : qui nous avez montré pour ( ) nous montrer (l.10) le verbe expliquer : vous qui ( ) nous expliquiez (l.7) o il souligne combien cette mission éducatrice est bienveillante, en répétant le verbe encourager : pour nous encourager à avaler des pruneaux cuits (l.7) o il évoque le talent pédagogique des mères et les diverses astuces employées par les mères pour parvenir à leurs fins éducatives : il faut souffler dans le mouchoir et y faire feu-feu, comme vous nous disiez vous qui ( ) nous expliquiez que les pruneaux sont de petits nègres qui veulent rentrer dans leur maison vous ( ) qui faisiez reureu pour nous ( ) montrer o il montre en outre le courage, le dévouement et l'abnégation des mères, en accumulant les tâches ingrates qui leur incombent dans l'éducation quotidienne de leurs fils : vous ( ) qui nous avez appris à nous moucher (l.3-4) vous qui patiemment enfourniez, cuillère après cuillère, la semoule que nous faisions tant de chichis pour accepter où Cohen accumule les compléments circonstanciels de manière pour souligner la vaillance des mères : patiemment cuillère après cuillère vous qui nous avez appris à nous gargariser (l.9) vous qui nettoyiez tout de nous et nos sales genoux ( ) et nos sales petits nez de marmots morveux (l.13), où la répétition de sales renforce l'idée de courage, ainsi que le terme repoussant de morveux mères qui êtes toujours à la fenêtre pour nous regarder partir (l.2223) mères qui ne vous lassez jamais de nous servir et de nous couvrir et de nous border au lit (l.23-24), où la répétition de la conjonction de coordination et et l'assonance finale en accentuent encore ce dévouement inextinguible des mères o il fait aussi une allusion à la connaissance profonde des fils qu'ont les mères avec la métonymie vous aux yeux qui devinent (l.18) et avec l'expression vous qui savez tout de suite si les méchants nous ont fait de la peine (l.18-19) o enfin il évoque la sollicitude et la tendresse maternelle : vous qui étiez sans cesse à arranger nos mèches bouclées et nos cravates pour que nous fussions jolis (l.10-11), indulgentes qui plus tard vous laissiez si facilement embobiner et refaire par vous fils adolescents et leur donniez toutes vos économies (l.1516), où la répétition de et souligne cette tendresse prête à tout, mères qui pensez à nous sans cesse et jusque dans vos sommeils (l.20-21), mères qui pardonnez toujours et caressez nos fronts (l.21), mères qui nous trouvez incomparables et uniques (l.23), où l'amour est mis en relief par l'hyperbole, et avec la métaphore méliorative de sentinelles (l.17). [...]
[...] formulées par le célébrant et suivies d'une formule reprise par l'assemblée. o aux diverses énumérations et accumulations : vilains nigauds petits poneys de fils (l.12), laids, ratés, avilis, faibles ou lâches l.25) o au rythme ample du texte, composée seulement de trois phrases pour 26 lignes : une brève (l.1 à puis deux très longues (l.2 à 17 et l.17 à 26). o aux multiples effets de sonorités : 6 allitérations : ma mère morte souffler dans le mouchoir et y faire feu-feu marmots morveux (l.14), saintes sentinelles (l.17) assonances : mères de toute la terre aucun dégoût de nous, vous, toujours (l.15), nous servir et nous couvrir et nous border au lit (l.24) échos sonores : cf. [...]
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