“Je peux commencer Mon cœur mis à nu n'importe où, n'importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l'inspiration du jour et de la circonstance pourvu que l'inspiration soit vive » note I de Mon cœur mis à nu. Ce journal intime écrit bien après la parution des œuvres majeures de Baudelaire a pourtant, pour certains, une valeur indéniable.
On peut ainsi se demander en quoi consiste cette dernière. Nous allons préalablement présenter Mon cœur mis à nu, puis, dans un second temps, nous étudierons les colères qu'il y exprime, et, finalement, nous verrons qu'il s'amuse à être aussi dans ce travail un provocateur ; enfin, nous aborderons les réflexions sur lui-même qu'il écrit dans le cadre de ce journal intime.
[...] Mais, dans Mon cœur mis à nu, Baudelaire déploie toute son ironie avec des phrases courtes, il brosse un tableau de ce qui lui inspire la colère. Et c'est justement l'apport de Mon cœur mis à nu de montrer un Baudelaire plus intime, féroce, incisif, et qui met la déduction au service de l'ironie et de l'impertinence. C'est un Baudelaire que l'on ignore souvent, tant nous sommes écrasés par le Spleen ou par Les correspondances. Il serait intéressant, après l'étude de ce journal intime, de le mettre en rapport avec le reste de son oeuvre littéraire car on y retrouve des thèmes chers à l'auteur comme la mer, la musique, la mort, l'immortalité des idées et surtout, la dualité de l'âme. [...]
[...] - dans une autre lettre à sa mère qui date du 5 juin 1863, il écrit : bien ! Oui, ce livre tant rêvé sera un livre de rancunes. À coup sûr ma mère et mon beau-père y seront respectés. Mais tout en racontant mon éducation, la manière dont ce sont façonnés mes idées et mes sentiments, je veux faire sentir sans cesse que je me sens comme étranger au monde et à ses cultes. Je tournerai contre la France entière mon réel talent d'impertinence. [...]
[...] Un dandy ne fait rien (XXIII). Et, pour conforter ceci avec, toujours, le goût de la provocation, il ajoute : n'y a de gouvernement raisonnable et assuré que l'aristocratie. Monarchie ou république basées sur la démocratie sont également absurdes et faibles” (XIII). Et puis, en tant qu'individu, la politique ne correspond ni à sa personnalité “POLITIQUE. Je n'ai pas de convictions, comme l'entendent les gens de mon siècle, parce que je n'ai pas d'ambition. Il n'y a pas en moi de base pour une conviction ( . [...]
[...] Aussi est-elle toujours vulgaire, c'est à dire le contraire du dandy”, il utilise l'ironie : me suis toujours étonné qu'on laissât entrer les femmes dans les églises. Quelle conversation peuvent-elles tenir avec Dieu? (dans le XXVII) qui reprend ce qu'il avait déjà écrit dans L'oeuvre et la vie d'Eugène Delacroix : il avait exclu la femme de sa vie. Musulman il ne l'eut peut-être pas chassée de sa mosquée mais il se fut étonné de l'y voir entrer ne comprenant pas très bien quelle conversation elle peut tenir avec Allah”. Toujours dans le XXVII, il écrit : femme ne sait pas séparer l'âme du corps. [...]
[...] ) La peine de mort n'a pas pour but de sauver la société, matériellement du moins. Elle a pour but de sauver (spirituellement) la société et le coupable mais il n'est pas pour autant abolitionniste, il ne prend pas parti, cette société ne l'intéresse pas en elle-même, elle l'intrigue plus dans ses rapports avec le Bien et le Mal : “Théorie de la vraie civilisation. elle n'est pas dans le gaz, ni dans la vapeur, ni dans les tables tournantes, elle est dans la diminution des traces du péché originel ( XXXV). [...]
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