Certains dramaturges de la première moitié du XXème siècle ont procédé à la réécriture de pièces antiques, notamment de tragédies grecques. Ainsi, Anouilh réécrit la pièce de Sophocle intitulée Antigone. Cocteau s'inspire également du cycle thébain pour écrire La Machine Infernale qui représente l'amour incestueux entre Oedipe et sa mère Jocaste, et ses conséquences tragiques. Dans l'acte I, l'auteur orchestre le retour de Laïus sous forme de fantôme. L'apparition du spectre à deux soldats postés sur les remparts a tôt fait d'alerter Jocaste. Accompagnée du grand prêtre Tirésias, la reine se rend sur les lieux du miracle (...)
[...] Hamlet et Oeudipe Dans la Machine Infernale, le fantôme de Laïus tente d'apparaître à la mère. Dans Hamlet, le spectre parvient à apparaître à son fils. Chez Cocteau le père veut révéler qu'il a été tué par son fils ; chez Shakespeare, le roi parvint à déclarer à son fils que son frère l'a tué. Dans la Machine Infernale, le roi thébain implore la pitié : il s'écrit : Par pitié ! alors que dans Hamlet, le père refuse la pitié que lui témoigne son fils. [...]
[...] Le haut et le bas 1. Un espace de la verticalité L'acte I se déroule sur les hautes montagnes Jocaste et Tirésias se hissent jusqu'à ces montagnes ascension difficile pour Jocaste qui s'en plaint J'oubliais cet escalier Le corps même de Jocaste est sujet aux vertiges : j'ai failli m'évanouir. ou Je ne me romprai pas le cou Cette phobie de la verticalité annonce discrètement sa mort future par pendaison C'est un espace piégé qui porte déjà en soi le tragique, où l'on manque de tomber à chaque fois ; paradoxalement elle insiste pour revenir par la ville haute ce qui témoigne de sa crainte de ne trop descendre, symbolisant sa chute sociale. [...]
[...] 25/26) aucune perception Cependant la reine semble habitée par une étrange faculté divinatoire, et ce involontairement. Elle n'a pas conscience qu'elle énonce son destin et celui de son fils Si j'avais un fils [ ] il devinerait l'énigme l. 11/12) Jocaste emploie ici l'irréel du présent qui se révélera être le futur, c'est l'ironie tragique. Dans une lecture psychanalytique du texte, Jocaste n'éprouve-t-elle pas un désir pour son fils ? Tout en étant lucide, elle se révèle dons aveugle puisqu'elle ne sait pas qu'elle parle d'elle. [...]
[...] Ainsi, Anouilh réécrit la pièce de Sophocle intitulée Antigone. Cocteau s'inspire également du cycle thébain pour écrire La Machine Infernale qui représente l'amour incestueux entre Œdipe et sa mère Jocaste, et ses conséquences tragiques. Dans l'acte l'auteur orchestre le retour de Laïus sous forme de fantôme. L'apparition du spectre à deux soldats postés sur les remparts a tôt fait d'alerter Jocaste. Accompagnée du grand prêtre Tirésias , la reine se rend sur les lieux du miracle. La scène réunit des personnages de haut et de bas rang. [...]
[...] Cependant, ni la reine ni le prêtre ne tombe dans la vulgarité argotique que représente les soldats béguin pelote Le ton de la reine est double familier et puéril par moment hautain et impérieux (exprimé par les nombreuses modalités impératives) On ne sait plus sur quel registre joue la reine, ce qui crée une tension entre le haut et le bas qui n'apparaît pas dans l'œuvre de Sophocle. II) Un fantôme Shakespearien L'apparition du fantôme relève du surnaturel, qui est fréquent chez Shakespeare. double révérence 1. [...]
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