La fable 9 du livre VII, Le Coche et la Mouche, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse.
Comme pour beaucoup, elle a été inspirée à l'auteur par un prédécesseur antique, ici Phèdre, mais aussi par des souvenirs de voyages en Limousin (...)
[...] Cet écho place ainsi sur le même plan certaines gens (vers 29) et une mouche (vers 6). Que ce soit par le même procédé d'accumulation ou par la même alternance entre octosyllabes et alexandrins, cette morale a l'apparence d'un deuxième récit dont l'humour serait absent. Les répétitions : .faisant les empressés, vers 29 .font les nécessaires, vers 31 .partout, vers 31 et 32 ont valeur d'insistance sur l'importunité des actions évoquées, l'alexandrin final révélant même l'agacement du conteur, devenu moraliste : Et, partout importuns, devraient être chassés. [...]
[...] Quand le coche avancera, la mouche ne sera plus animée de mouvements. On relèvera ainsi le comique de l'ellipse du vers 25, Après bien du travail, le Coche arrive au haut : il est clair que la mouche n'a rien fait de concret pour que le coche progresse, si ce n'est d'être exubérante ! Conclusion Remarquable par sa variété, sa légèreté et sa disjonction burlesque, cette fable est le portrait animé parfait d'un défaut humain observable en société. Tout entière, elle joue de la distinction entre le faire et le paraître. [...]
[...] Le Coche et la Mouche Recueil : II, parution en 1678. Livre : VII Fable : composée de 32 vers. Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un Coche. Femmes, moine, vieillards, tout était descendu L'attelage suait, soufflait, était rendu. Une Mouche survient, et des chevaux s'approche, Prétend les animer par son bourdonnement, Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment Qu'elle fait aller la machine S'assied sur le timon, sur le nez du cocher. [...]
[...] La légèreté de la métrique du vers Une mouche survient, et des chevaux s'approche, apporte un effet de rapidité qui contribue à l'animation du récit et une réponse à l'effet d'attente de la situation initiale Son évocation est relativement longue vers) et constitue une façon pour l'auteur de nous faire percevoir le harcèlement et l'activité incessante de la mouche. - vers 11 à 24 : péripéties Le temps de narration est toujours le présent, ce qui ajoute à la vivacité du récit. Elles correspondent au point de vue de la mouche, dont l'insertion au sein même du récit contribue à l'impression de rapidité. - vers 25 à 28 : dénouement Il s'individualise des péripéties par un effet de contraste : la mouche devient inactive au moment même où le coche commence à avancer. [...]
[...] De plus, le rôle de ce sergent-là concerne ses gens (vers 16) dans un contexte de victoire. On est bien loin ici du terrain des armes et ni les femmes, ne le moine, ni les vieillards n'ont la vigueur de combattants armés. D'autant que la victoire détone dans le contexte : il ne s'agit que d'un transport civil difficile dans une côte sans aucune référence militaire ou conflictuelle. - la métaphore burlesque du vers 23 : Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles. La disjonction s'observe entre le bourdonnement, terme objectif, et le verbe chanter. [...]
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