Claude Roy écrit "Les cloches du sommeil" le 11 novembre 1942, date commémorative de la Première Guerre mondiale au milieu de la Seconde. Figurant dans le paratexte, cette date est inévitablement révélatrice du contenu et entretient donc une relation avec le poème. Constitué de six quatrains d'alexandrins composés de rimes croisées, le poème se divise facilement en trois « temps », comme le révèlent les nombreuses ruptures énonciatives et temporelles, dont nous verrons les particularités.
Tous ces indices nous invitent à considérer ce poème comme un témoignage de guerre et une invitation à la mémoire des combattants. Comment le poète devient-il messager, au sein de ce poème de Claude Roy ?
[...] Dénoncer un monde de contradictions : la nécessité de dire La voix du poète devient dénonciatrice. Importance de dire, de faire entendre. Le sens de l'ouïe est ici convoqué à plusieurs niveaux : ne plus oublier avoir une autre voix cloches chanter aux vivants Poète = chanteur de l'horreur de la guerre. Mémoire des dormeurs (atténuation pour qualifier les morts de la guerre.) qui sont évoqués en anaphores par des périphrases interminables : ceux qui ceux qui Nécessité de faire entendre une voix. [...]
[...] Dénoncer un monde de contradictions : la nécessité de dire Les cloches du sommeil : la mémoire des morts de la guerre. Introduction Claude Roy écrit les cloches du sommeil le 11 novembre 1942, date commémorative de la Première Guerre mondiale au milieu de la seconde. Figurant dans le paratexte, cette date est inévitablement révélatrice du contenu et entretient donc une relation avec le poème. Constitué de six quatrains d'alexandrins composés de rimes croisées, le poème se divise facilement en trois temps comme le révèlent les nombreuses ruptures énonciatives et temporelles, dont nous verrons les particularités. [...]
[...] Les deux strophes du milieu sont quant à elle, avec le passé composé, l'espace du souvenir et du je qui n'intervient que dans celles-ci. Le contraste temporel : le clair/ obscur (entre nuit et jour) Le contraste temporel ne s'effectue pas seulement au niveau des époques, mais également au niveau d'une seule journée. Nous assistons dans tout ce poème à un jeu autour du clair-obscur, d'un jeu entre nuit et jour. On peut en effet relever l'opposition de ces deux champs lexicaux à travers tout le texte dans l'opposition entre les couples de strophes eux-mêmes : ainsi, les deux premières strophes appellent la lumière, le jour (et donc la vie : petits matins d'aout v.1, le brûlant du jour v.6 tandis que les deux strophes suivantes convoquent la nuit, assimilée à la mort : sont morts en pleine nuit v.10. [...]
[...] Les cloches du sommeil : la mémoire des morts de la guerre Explication du titre du poème : devoir de mémoire de la poésie. Une poésie engagée. Rappeler l'esthétique poétique de l'entre-deux-guerres. L'image du sommeil permet l'idée de réveil : on n'a trop oublié et on a trop peu parlé des héros de guerre. Leur voix s'est endormie. C'est à la voix du poète de la révéler. Rôle du poète = rendre une voix à ceux qui n'en ont plus. [...]
[...] On remarquera l'absence flagrante du mot temps dans les deux strophes centrales. Absence qui montre l'atemporalité de la période de guerre. Transition : toutes ces remarques concourent à faire de ce poème un révélateur d'époques, qui convoquent une multiplicité de temporalités. Et c'est avec l'intervention du je que ce poème va prendre une tonalité davantage de témoignage. II Un poète témoin : révélateur d'un contraste Un poète médiateur : le contraste énonciatif Rupture énonciative marquée par la conjonction de coordination à valeur adversative Mais au vers 9. [...]
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