Commentaire de Littérature (niveau Lycée) du sonnet de Charles Baudelaire La Cloche fêlée issu du recueil "Les Fleurs du Mal". En plus d'étudier les procédés qui font la littérarité poétique du sonnet, il s'attache à analyser la dialectique du spleen et de l'idéal. Le commentaire est proposé sous la forme d'un plan détaillé entièrement rédigé.
[...] (Quant à la métaphore filée militaire, elle montre que le monde d'ici-bas est si affreux qu'il faut lutter contre lui pour survivre. Et la cloche y parvient, elle apparaît comme la sentinelle, ce que confirme le terme soldat au vers alors que le poète, lui, est blessé ce que corrobore le vers 12. Il est alors inapte à se dégager du piège (Se dessine progressivement un thème, celui de l'asthénie : d'un côté est dépeinte la superbe de la cloche, vigoureuse et pleine de vitalité, de l'autre est représentée l'absence totale d'énergie du poète. [...]
[...] (Introduction Dans la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal, Baudelaire s'attache à décrire, avec cruauté et patience, le postulat double qui déchire son être : tiraillé entre sa recherche incessante d'un idéal oblitéré, perdu et son indéfectible enlisement dans les acres affres du quotidien, qu'il nomme avec mélancolie ennui guignon mais surtout spleen C'est à ce mot anglais, qui signifie rate, considérée comme le siège de la bile noire, que Baudelaire confie la difficile mission de traduire les vicissitudes de son existence, la multitude de ses souffrances morales et physiques. Le spleen sonne un état physique de lassitude, un état psychologique et moral qui découle précisément d'une prise de conscience de l'inéluctable malédiction éternelle de la Nature sur l'homme. [...]
[...] Il est alors dans l'incapacité même de faire un quelconque effort, ce que ne manque pas de souligner l'expression verbale sans bouger au vers 14. Ainsi l'immobilisation finale du poète est- elle atroce, par le réalisme de la situation qui confine à l'horreur : lac de sang (vers 13). [...]
[...] Alors, tout espoir d'alacrité s'efface Dans le sonnet soumis à notre étude, Baudelaire établit une signalée analogie entre la cloche et le poète, en dépeignant le cauchemar de l'échec à l'accession à l'Idéal. ( La cloche est le poète tel qu'il devrait être bien des égards, le titre du poème apparaît étrange, singulier, en ce sens qu'à la lecture des quatrains, l'on comprend que ce n'est pas la cloche qui est fêlée ; la cloche fêlée est en réalité une métaphore du poète et de la poésie. [...]
[...] ( II- Le cauchemar de l'échec (L'échec se marquait déjà par l'abandon de la neutralité de la situation d'énonciation, à l'attaque du premier tercet Moi, mon âme d'autant plus que ces trois termes mettent en jeu des allitérations des nasales et : ces nasales renforcent le sentiment de tristesse et de désespérance du poète. Les nasales voilant les voyelles, ces dernières prennent alors des colorations proches. (Le Spleen sonne la conscience de l'échec, l'aspiration à s'échapper d'un monde affreux et, dans le même temps, l'impossibilité à s'en dégager : ainsi peut-on relever le paradoxe amer et doux paradoxe lancé en tête du sonnet. [...]
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