Commentaire composé semi-rédigé sur l'Acte IV Scène 7, le monologue de Clindor, de la pièce de théâtre de Corneille intitulée L'Illusion Comique.
[...] L'héroïsation est vite regrettée vers 1256 : "je meurs trop glorieux" : vers qu'on peut retrouver dans la bouche d'un héros tragique, mais déjoué par le retournement immédiat au vers suivant : "hélas". Pour le spectateur, on a une définition réaliste pour lui-même comme personne de l'illusion : "artifice", vers 1257. On voit ici un Clindor trompeur qui se trompe lui-même et qui trompe les autres : "déguisé", vers 1258. Il veut se donner l'illusion qu'il meurt par amour pour Isabelle alors qu'il n'en n'a aucunement envie, et qu'il redoute par-dessus tout la mort. [...]
[...] Quel bonheur m'accompagne à la fin de ma vie ! Isabelle, je meurs pour vous avoir servie ; Et de quelque tranchant que je souffre les coups, Je meurs trop glorieux, puisque je meurs pour vous. Hélas ! Que je me flatte, et que j'ai d'artifice A me dissimuler la honte d'un supplice ! En partenariat avec www.bacfrancais.com En est-il de plus grand que de quitter ces yeux Dont le fatal amour me rend si glorieux ? L'ombre d'un meurtrier creuse ici ma ruine : Il succomba vivant, et mort il m'assassine ; Son nom fait contre moi ce que n'a pu son bras ; Mille assassins nouveaux naissent de son trépas ; Et je vois de son sang, fécond en perfidies, S'élever contre moi des âmes plus hardies, De qui les passions, s'armant d'autorité, Font un meurtre public avec impunité. [...]
[...] Conclusion : Dans le monologue Clindor se place en héros tragique au service de l'amour ; mais la proximité de cette réalité qu'est l'exécution le renvoie à En partenariat avec www.bacfrancais.com sa peur de la mort. On a donc affaire à un héros tragique fantasmé. Ce monologue fait écho au monologue d'Isabelle. Mêmes les scènes miroirs sont illusion dans cette pièce. Ces monologues mettent surtout en avant dans la deuxième lecture la différence et le déséquilibre qui existe entre l'amour d'Isabelle et celui de Clindor. [...]
[...] Il se place au service de l'amour. Tel Rodrigue, il emploie un langage héroïque : "je meurs" trois fois, "trop glorieux, fatal amour qui me En partenariat avec www.bacfrancais.com rend si glorieux" ; mais dans une autre destination : pour Clindor, le langage héroïque se met au service de l'amour, tandis que pour Rodrigue, il se place au service de l'honneur. Vers 1257 : description de son exécution angoisse). La conscience du personnage est omniprésente. Il se donne des excuses pour expliquer son attitude volage. [...]
[...] D'un péril évité je tombe en un nouveau, Et des mains d'un rival en celles d'un bourreau. Je frémis à penser à ma triste aventure ; Dans le sein du repos je suis à la torture : Au milieu de la nuit, et du temps du sommeil, Je vois de mon trépas le honteux appareil ; J'en ai devant les yeux les funestes ministres ; On me lit du sénat les mandements sinistres ; Je sors les fers aux pieds ; j'entends déjà le bruit De l'amas insolent d'un peuple qui me suit ; Je vois le lieu fatal où ma mort se prépare : Là mon esprit se trouble, et ma raison s'égare ; Je ne découvre rien qui m'ose secourir, Et la peur de la mort me fait déjà mourir. [...]
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