La vision de la "vieille ville" proposée par la jeune fille est très pessimiste. En effet :
- elle met tout d'abord en évidence l'abandon dans lequel semble être la ville. Elle évoque le fait qu' "il n'y a personne dans les rues à cette heure-là" (lignes 2-3), rappelle l'abandon des maisons ("les maisons semblent abandonnées", ligne 5), constate que les rues sont "silencieuses" (ligne 20) et soulève le fait que la rue des Pistoles est "toujours déserte" (ligne 13) (...)
[...] L'inquiètude paraît aussi dans la personnification du décor. Les soupirails, les caves et les fenêtres noires (ligne ont des bouches, dont le pluriel est hyperbolique, tandis que les rues soufflent une haleine de mort (ligne 7). Enfin, le registre fanstastique de l'extrait est accentué par : - le champ lexical de la peur : La sueur (ligne un peu peur (ligne lui fait peur (ligne une menace (ligne 18). - l'effet de doute ressenti par Lalla, suggéré à la fois par des verbes modalisateurs comme croire ou sembler (les maisons semblent abandonnées, ligne 5 ; elle croit que c'est une prison, ligne 10) et par les métaphores et les comparaisons qu'elle propose (C'est comme une haleine de mort qui souffle le long des rues , lignes 6-7 ; comme s'il y avait une menace derrière ses fenêtres étroites, ou comme si c'était un tombeau, lignes 18-19). [...]
[...] Adolescente, elle est obligée de fuir et se rend à Marseille. Elle y découvre la misère et la faim, La vie chez les esclaves Lalla continue à marcher, en respirant avec peine. La sueur coule toujours sur son front, le long de son dos, mouille ses reins, pique ses aisselles. Il n'y a personne dans les rues à cette heure-là, seulement quelques chiens au poil hérissé, qui rongent leurs os en grognant. Les fenêtres au ras du sol sont fermées par des grillages, des barreaux Plus haut, les volets sont tirés, les maisons semblent abandonnées. [...]
[...] Le seul moment où la jeune fille lève les yeux, c'est pour voir des volets tirés (ligne 5). Enfin, on constatera la singularité de cette journée indiquée par le balancement entre les habitudes de Lalla dans cette ville (Certains jours elle s'assoit, ligne 14) et l'opposition annoncée par la conjonction de coordination Mais (ligne 18) et le blanc typographique qui introduit une modification des habitudes renforcée par l'adverbe de temps aujourd'hui. L'image du dôme, seule vision habituellement rassurante dans le passé (l'étrange dôme rose qu'elle aime bien, ligne devient alors une menace (ligne un tombeau (ligne 19). [...]
[...] Il indique la crédulité du personnage sur les rumeurs et les légendes, tandis que l'imprécision de l'énonciation renforce le registre fantastique. Par ces différents procédés, le lecteur comprend que ce sont des interprétations hâtives du personnage, qui répercute au paysage ses propres sensations. Le malaise de Lalla - Malaise physique Dès la première ligne, la narrateur évoque le malaise physique de Lalla, la faisant découvrir respirant avec peine. L'interprétation de la chaleur laisse rapidement la place à celle de la peur. [...]
[...] Ensuite, elle tourne encore une fois à droite (ligne puis descend maintenant (ligne pour finir Sans se retourner, elle s'en va vite (lignes 19-20) après qu'une femme l'ait contrainte à s'en aller (jusqu'à ce qu'une femme vienne lui demander ce qu'elle fait là et l'oblige à s'en aller, ligne 16-17), fuyant ainsi cet endroit qui lui fait peur aujourd'hui, en redescendant vers la mer (elle redescend vers la mer, ligne 20). Les descriptions de Lalla sont souvent en direction du bas. Tout d'abord par la direction de son parcours qui la fait descendre vers la mer (Elle descend maintenant, ligne 12 ; elle redescend vers la mer, ligne 20). On voit aussi les fenêtres qui sont au ras du sol (ligne et les recoins pourris au bas des murs (ligne on sent le froid qui sort des bouches des soupirails, des caves, des fenêtres noires (ligne 6). [...]
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