CR est un écrivain du XXe siècle qui est romancier et poète et qui a toujours montré un rapport privilégié avec la nature.
Dans ce poème, composé de 4 strophes en alexandrins, CR évoque la nature dans un moment qui apparaît privilégié, la nuit.
Cependant, derrière la dimension lyrique qu'on peut trouver à ce texte, on peut se demander quelle est la valeur symbolique de la nuit (...)
[...] Il peut même deviner une nuit symbolique qui représente la guerre, et c'est cette multiplicité des nuits qui explique sans doute la majuscule du titre. Ce n'est certes pas un poème engagé comme a pu en écrire des auteurs comme Prévert ou Aragon, mais ici l'engagement est plutôt implicite. Ce poème évoque le mécanisme de la poésie : le poète considère le mot comme une enveloppe et son regard nous permet de voir l'intérieur. [...]
[...] Dans le 2ème vers, on retrouve encore la même structure : loup et vent sont toujours présents. Par contre, de nouveaux termes apparaissent : feu et piège : la nuit vient donc ici dans une intention négative puisqu'il s'agit de poser un piège ou de tirer un coup de feu comme le fait penser le terme feu Dans ce vers, la balance penche cependant du côté des termes négatifs. Dans le 3ème vers, il y a une juxtaposition de 2 expressions avec la préposition sans qui est commune aux deux. [...]
[...] La nuit est donc doublée d'une nuit plus profonde. Il existe une nuit qui n'est pas tributaire des fuseaux horaires, des contraintes qu'on a sur la Terre : les jambes mêlées le sable fabuleux avec l'adjectif fabuleux on commence à rentrer dans l'histoire de la nuit. Avec la 3ème strophe, présence du champ lexical du sacré Dieu création la nuit fait ici référence à l'histoire de la création. Semence et féconder sont deux termes qui font penser que cette nuit st celle de la création. [...]
[...] Cependant à cet handicap s'ajoute un atout : lèvres d'or qui est très mélioratif et insiste sur les capacités de parole de la nuit, une parle qui brille, ce qui rappelle la propagande. Ces éléments nous montrent de façon implicite une 4ème nuit qui symbolise la guerre. Conclusion : Claude Roy utilise tout le pouvoir évocateur d'un mot, la nuit, pour nous en montrer les différentes profondeurs, ce qui est le but de la poésie. Le lecteur découvre progressivement derrière la nuit banale qu'on parage tous, une nuit cosmique et une nuit originelle. [...]
[...] De plus, la nuit éveille la sensualité. Dans A pas de on remarque une assonance en -en qui donne un effet d'écho, et une allitération de consonnes fluides donne une unité au vers. Voleuse de parfum La nuit est comparée à un élément féminin, et d'ailleurs dans le texte, toutes les personnifications vont être féminines. Cela donne à la nuit la capacité de donner des odeurs, et voleuse »donne un aspect péjoratif de la nuit. Tisseuse de chanson Ici l'ouïe est sollicitée. [...]
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