Comme un roi admiré par ses sujets, c'est par les yeux des oiseaux de "nos bois" (vers 2) que Florian dresse un portrait élogieux, voire excessivement louangeur, du "roi des oiseaux" (vers 18).
Ce point de vue est marqué par le champ lexical du regard ("observe" et "examine", vers 5 ; "les yeux", vers 8 ; "admire", vers 14 ; "mes yeux", vers 15) qui indique clairement l'intérêt visuel que suscite l'arrivée inopinée du phénix dans nos contrées, notée par le passé simple du verbe paraître au vers 2 (...)
[...] En racontant un récit court et plaisant, Florian manifeste une volonté éducative en proposant une morale implicite à son histoire. Ainsi, après avoir dressé un portrait élogieux du phénix, considéré ici comme le roi des animaux, admiré de tous ses sujets, l'auteur introduit une interrogation sur la solitude de cet oiseau. Tout l'intérêt de cette morale réside dans le fait qu'elle est ouverte et que c'est au lecteur d'en extraire sa propre interprétation. [...]
[...] La distinction des deux lieux, rendue manifeste par le rejet du second au vers marque bien l'opposition de la troupe réunie (vers au phénix, espèce unique (Il est le seul de son espèce, vers mis en valeur par sa position conclusive. Un oiseau roi, d'ascendance céleste - Des attributs extraordinaires Dans le diptyque des vers 7 et tout indique la particularité du phénix et son émergence du commun des oiseaux de nos bois : .l'anaphore de tout .l'accumulation de ses qualités physiques (beauté, grâce divine, charme l'oreille et les yeux), rendues par un alexandrin majestueux (Son plumage, sa voix, son chant mélodieux, vers 6). [...]
[...] Dans le même vers, la mise à l'écart de la tourterelle est indiquée par l'adjectif seule, posé avant le nom, ainsi que le possessif Moi ! (vers mis en valeur par une formulation exclamative qui accentue encore son opposition au reste du groupe. C'est aussi la seule qui choisit de se taire dans un premier temps (Sans rien dire, vers soulignant ainsi Sa rêverie et sa tristesse (vers 25) que seulement Son époux (vers 23) remarque. - La morale de la fable Elle est introduite par la question de l'époux de la tourterelle : De cet heureux oiseau désires- tu le sort ? [...]
[...] Jamais, disait le paon, de plus belles couleurs N'ont eu cet éclat que j'admire ; 15 Il éblouit mes yeux et toujours les attire. Les autres répétaient ces éloges flatteurs, Vantaient le privilège unique De ce roi des oiseaux, de cet enfant du ciel, Qui, vieux, sur un bûcher de cèdre aromatique Se consume lui-même, et renaît immortel. Pendant tous ces discours la seule tourterelle Sans rien dire fit un soupir. Son époux, la poussant de l'aile, Lui demande d'où peut venir 25 Sa rêverie et sa tristesse : De cet heureux oiseau désires-tu le sort ? - Moi ! [...]
[...] II- Une morale implicite Grâce à ce portrait élogieux du phénix, la morale est remarquablement distillée tout au long du récit. Un narrateur omniprésent Florian apparaît deux fois dans le texte en tant qu'observateur extérieur : .le pronom possessif pluriel nos (vers qui permet implicitement d'intégrer le lecteur au texte. Celui-ci va d'abord s'identifier au poète puis reconnaître les oiseaux comme étant des protagonistes appartenant au même monde que lui . le pronom indéterminé on (vers adjoignant alors une idée d'universalité. [...]
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